L'édifice précédent l’Opéra de Tours date de la Révolution Française. L’Etat confisque les biens de l’Eglise et les met en vente en 1791. Un dénommé Bucheron prend possession de l’Eglise des Cordeliers, qu’il réaménage en salle de spectacle à partir de 1794. La salle Bucheron est inaugurée le 30 décembre 1796, et sert aussi bien au théâtre qu’à l’opéra. La municipalité est cependant désireuse d’acquérir son propre théâtre. En effet, les relations entre la ville et Monsieur Bucheron sont houleuses, et sa salle devient rapidement obsolète. Des projets de nouvelle salle à un autre emplacement sont suggérés dès 1827, mais achoppent sur des difficultés financières.

Le 26 novembre 1867, la municipalité de Tours rachète la salle de Monsieur Bucheron, pour la démolir et construire un nouveau théâtre au même emplacement, sur les plans de l’architecte Léon Rohard. La guerre avec la Prusse en ralentit la construction, mais le premier Théâtre Municipal de Tours est finalement inauguré le 8 août 1872. Ce premier théâtre brule malheureusement peu de temps après, le 15 août 1883. Il n’en reste que les murs et la façade, les galeries et la toiture s’étant effondrées.

En 1884, un jury qui inclut Charles Garnier élit le projet d’un architecte tourangeau, François Hardion. Le projet réutilise les survivances du premier théâtre. La construction du deuxième théâtre connaît également des interruptions, cette fois en raison de difficultés financières. Le deuxième Théâtre Municipal est inauguré le 23 novembre 1889. A partir de 1923, le Théâtre de Tours a sa propre troupe permanente pour les opérettes, qui y restera jusqu’en 1959.

Le Théâtre Municipal de Tours est désormais dédié entièrement à l’art lyrique, et n’accueille plus de représentations théâtrales. Il bénéficie de son propre chœur, doté d’une quinzaine de personnes. Il a également son orchestre attitré, l’Orchestre Symphonique de la région Centre-Tours. Il propose une saison lyrique régulière d’environ six à huit productions, ainsi que des récitals, des concerts et des spectacles jeune public. Il bénéficie d’une programmation diversifiée, allant de Mozart à la création contemporaine.