La Couronne d'Angleterre à l'Opéra : Henry VIII
Camille Saint-Saëns crée cet opéra en 1883 (alors que la France a décidément tourné la page des rois et empereurs) à l'Académie nationale de musique (aujourd'hui Opéra national de Paris). L'histoire inspirée de l'Histoire et d'El cisma en Inglaterra (Le schisme en Angleterre) de Pedro Calderón de la Barca, raconte l'amour entre Henry VIII et Anne Boleyn, adoration qui poussa le roi à rejeter sa femme Catherine d’Aragon, se mettant mettre à dos le Saint-Siège en divorçant et se couronnant alors lui-même comme chef de la nouvelle Église d’Angleterre (l'anglicanisme protestant).
Cet air, extrait de l'avant dernier acte de l'opéra, fenêtre sur l'âme désespérée de Catherine d'Aragon ici interprétée par la soprano Montserrat Caballé en 2002 au Grand Théâtre du Liceu, exprime les souvenirs d'un amour perdu, d'une femme abandonnée, d'une reine déchue.
"Ô souvenirs cruels ! Là-bas, dans ma patrie Le nom du roi mon père était ainsi fêté !
Tout me parle de toi dans ma captivité,
Ô berceau de mes jours, mon Espagne chérie !
Je ne te reverrai jamais, Ô douce terre où je suis née !
Au destin qui m'a condamnée Sans révolte je me soumets.
Mais du moins garde à ma mémoire Un souvenir plein de pitié,
Ô pays d'amour et de gloire Que je n'ai jamais oublié ! "
Notamment populaire en tant que belcantiste dans les répertoires de Rossini, de Bellini et de Donizetti, Montserrat Caballé était grâce à sa longueur de souffle, sa technique vocale et son amplitude lorsqu'elle chantait, surnommée « La Superba ».
Retrouvez chaque jour prochain la suite de notre série sur la Couronne Royale Britannique à l'Opéra