Georges Prêtre naît le 14 août 1924 à Waziers dans le Nord. D'abord pianiste et trompettiste, il étudie la musique au Conservatoire de Douai puis au Conservatoire de Paris où il obtient le premier prix de trompette. Alors qu'il a 19 ans, il se découvre un intérêt particulier pour la direction d'orchestre lors d'une représentation d'opéra. Sous les conseils du chef André Cluytens, il passe une audition et se lance dans cette voie. Le jeune chef rencontre ensuite Jean Marny, le Directeur de l'Opéra de Marseille qui lui permet à la fois de faire ses débuts dans la maison, dès 1946, et de faire la connaissance de sa future épouse, la soprano Gina Marny.

Repéré, il est invité par Lille deux années plus tard avant de diriger à Casablanca en 1949 et d'être engagé au Théâtre du Capitole de Toulouse en tant que chef permanent entre 1951 et 1955. L'année suivante, il rejoint la capitale et fait ses débuts à l’Opéra Comique où il est chef pendant sept ans. Très apprécié par le compositeur Francis Poulenc il est choisi pour créer La Voix humaine avec la chanteuse Denise Duval, dans la même maison d'opéra. Il devient ensuite chef permanent à l'Opéra de Paris de 1960 à 1963. Ces années sont marquées par la rencontre décisive et le début d'une longue collaboration avec Maria Callas. Justement à la recherche d'un chef pour diriger l'un de ses enregistrements, la diva trouve en Georges Prêtre le collaborateur idéal. C'est ainsi qu'il dirige la chanteuse dans une version mémorable de Louise (Charpentier) avec l'orchestre de la Radio Télévision française en 1961.

Dès 1962, la carrière de Georges Prêtre prend véritablement son envol : il est chef associé de l'Orchestre Philharmonique Royal de Londres, mais fait aussi une tournée de concerts avec Maria Callas. Il revient à Paris la même année pour créer une autre œuvre lyrique : L'Opéra d'Aran de Gilbert Bécaud, au Théâtre des Champs-Élysées. En 1964, les ovations pleuvent à l'Opéra de Paris lors de la Tosca de Puccini où il est également à la tête de l'orchestre tandis que la Callas chante le rôle-titre. L'année 1965 est marquée par son arrivée Outre-Atlantique où il est invité à diriger au Metropolitan Opera de New York à l'occasion de sa réouverture. Durant les saisons qui suivent il y dirige Arabella de Strauss en octobre 1965, Parsifal (Wagner) en mars 1966 puis La Traviata (Verdi) en octobre suivant. Il fait ensuite ses débuts à la Scala en février 1967 en donnant Faust dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault. De retour dans la capitale française, il est nommé Directeur musical de l'Opéra de Paris en 1970 avant de démissionner l'année suivante, déçu par la complexité administrative de l'institution. Revenu à la Scala, maison qu'il affectionne particulièrement, il donne l'une de ses œuvres préférées, Manon Lescaut de Puccini en mars 1978. Il y devient membre honorifique grâce au directeur Francesco Siciliani et revient régulièrement y diriger. Son voyage d'orchestre à orchestre ne s'arrête pas là : en 1986, il est nommé premier chef invité de l'Orchestre symphonique de Vienne, et y est chef principal jusqu'en 1991. Bien qu'il soit peu présent dans la capitale française, c'est à lui que revient l'honneur de diriger le concert d'inauguration de l'Opéra Bastille le 13 juillet 1989 en présence de François Mitterrand. Nommé ensuite chef principal à la Radio de Stuttgart entre 1995 et 1998, Georges Prêtre prend de plus en plus ses distances avec l'opéra pour se tourner vers le répertoire symphonique. Il donne malgré tout Turandot (Puccini) en juin 2001 et Pelléas et Mélisande en novembre 2005 à la Scala. Après avoir dirigé l'orchestre de la Wiener Hofmusikkapelle en 2000 puis de la Staatskapelle de Dresde deux ans plus tard, il est le premier chef étranger à diriger le célèbre Concert du Nouvel An avec l’Orchestre philharmonique de Vienne en 2008 puis en 2010, à la demande des musiciens. Pour le public de la ville, il est considéré comme un véritable « chef viennois ». Entre temps, il est aux Chorégies d'Orange en août 2009 où il dirige I Pagliacci et Cavalleria rusticana aux côtés de Roberto Alagna.

Dirigeant inlassablement et invité de toute part, Georges Prêtre est à la tête du Philharmonique de Vienne en octobre 2011 pour un concert dédié au pape Benoît XVI, puis est ovationné avec le même orchestre au Théâtre des Champs-Elysées en 2013 dans un répertoire comprenant Ravel, Beethoven et Strauss. Le 12 octobre 2016, il est acclamé pour la dernière fois au Musikverein de Vienne. Georges Prêtre s'éteint dans le château où il résidait, à Navès dans le Tarn, le 4 janvier 2017.