Le chef d’orchestre italien Evelino Pidò naît à Turin. Il est issu d’une famille d'artistes, quoique la grande passion familiale soit plutôt la peinture. Toutefois, son père remarque rapidement ses aptitudes musicales. Il commence donc à suivre des cours de basson au Conservatoire de Turin à onze ans. Il se montre très précoce, puisqu'il remporte un prix qui lui vaut une place à l’Orchestre de La Scala, à seulement dix-sept ans. Une fois à Milan, il ne tarde pas à s’essayer à la direction avec des ensembles de musique de chambre. Il attire ainsi l’attention de Claudio Abbado qui lui conseille d’aller développer ses talents de chef d’orchestre à l’Académie de Musique de Vienne, d’où il est lui-même diplômé. Peu après la fin de ses études, il commence à diriger ses premiers orchestres, en 1984.

Le compositeur italo-américain Gian-Carlo Menotti lui offre le tremplin vers sa carrière internationale. Celui-ci crée le Festival des Deux Mondes : ayant admiré les talents de chef de Pidò, il lui propose de diriger Madame Butterfly (Puccini) en 1986, pour la création d’une troisième antenne du festival, en Australie. Le chef d'orchestre y retourne pour les quatre saisons suivantes, y compris à l’Opéra de Sydney en 1987 dans Simon Boccanegra de Verdi. Il dirige également un opéra de Rossini rarement donné, Zelmira, à Rome en 1989. Il fait ses débuts à Covent Garden en 1993 dans Le Barbier de Séville de Rossini, puis à l’Opéra de Paris en 1996 dans Les Capulet et les Montaigu de Bellini dans la mise en scène de Robert Carsen, à Lyon dans L’Elixir d’amour de Donizetti, puis au Met en 1999 de nouveau dans L’Elixir d’amour, avec Roberto Alagna en Nemorino et Angela Gheorghiu en Adina.

L'Italien entretient une relation privilégiée avec Lyon où il dirige de nombreux opéras belcantistes, souvent en version de concert, comme La Cenerentola de Rossini en 2000, Lucia di Lammermoor de Donizetti en 2002, Roberto Devereux du même compositeur en 2005 ou La Somnambule de Bellini en 2006. Il fait ses débuts en 2011 à Vienne dans Anna Bolena de Donizetti, la reine malheureuse y étant incarnée par Anna Netrebko. Il travaille le répertoire de Verdi au Liceu en 2015 dans La Traviata, puis à Vienne dans Rigoletto. La même année, il dirige Sémiramide de Rossini en version concert à Lyon et à Marseille. En 2016, il se rend pour la première fois au Théâtre royal de Madrid pour y diriger Les Puritains de Bellini. Il est ensuite invité à Vienne pour mener La Fille du régiment puis Don Pasquale de Donizetti. Le chef d'orchestre dirige la même année Les Contes d'Hoffmann d'Offenbach au Royal Opera House. De retour à Vienne, il mène par la suite Macbeth de Verdi et L'Italienne à Alger de Rossini, respectivement en 2016 et 2017. Il se rend ensuite au Teatro Colón de Buenos Aires pour La Traviata. La Monnaie le reçoit pour Paillasse de Leoncavallo et Cavalleria rusticana de Mascagni en 2018, puis pour une version concert de Robert le diable en 2019. 

En 2020/2021, Evelino Pido sera régulièrement présent à l’Opéra d’Etat de Vienne où il dirigera Simon Boccanegra en septembre, Don Pasquale en octobre et mars, Roméo et Juliette en novembre puis Manon en mars. Entre temps, il sera de passage au Téatro Colon de Buenos Aires en septembre pour Lucia di Lammermoor, ainsi qu’au Nouveau Théâtre National de Tokyo en février où il dirigera Les Noces de Figaro. En juin, il se rendra à Madrid pour la première nationale de Viva la Mamma avant de rejoindre le festival de Savonlinna, en Finlande, où il assurera la direction du Barbier de Séville.