Le baryton-basse Laurent Naouri naît à Paris le 23 mai 1964. Quand il se consacre enfin à l’art lyrique en 1986, rien dans sa formation ne l’y prédispose puisqu’il vient d’obtenir un diplôme d’ingénieur de l’École Centrale de Lyon l’année précédente. Après avoir étudié l’écriture musicale avec Yvonne Desportes, il étudie le chant au CNIPAL de Marseille, qui lui donne l’occasion de chanter le rôle de Guglielmo dans Cosi fan tutte de Mozart dans une tournée en 1989, qui le mène notamment au Festival Radio-France. Il rencontre à cette époque sa future compagne, la soprano Natalie Dessay. Peu après, il poursuit ses études à la Guildhall School of Musical Drama à Londres.

Une fois ses études terminées, sa carrière commence pleinement au Théâtre Impérial de Compiègne en 1992 avec le rôle-titre de Christophe Colomb de Darius Milhaud. Dès l’année suivante, il fait ses débuts à l’Opéra de Paris, chantant Quinault dans Adrianna Lecouvreur de Cilea. Aux côtés des Arts Florissants de William Christie, il donne par la suite une performance très remarquée de Thésée à Garnier en 1996, dans Hippolyte et Aricie de Rameau. Il revient à Garnier en 1999 pour Platée de Rameau (Cithéron/Un satyre), sous la direction de Marc Minkowski dans une mise en scène de Laurent Pelly et entame une fructueuse collaboration avec eux. Il chante ainsi Jupiter dans Orphée aux Enfers d’Offenbach en 1998 à Lyon : il y forme un duo avec sa femme Natalie Dessay, ce qui ne se renouvelle que rarement par la suite. Il prend le rôle de Golaud dans Pelléas et Mélisande de Debussy en version concert au Théâtre des Champs-Elysées en 2000 sous la direction de Bernard Haitink et devient aussitôt l’une des références internationales du rôle.

En 2004, il interprète Falstaff à Lyon, puis, en 2006, il débute à Covent Garden et aux Etats-Unis, à Santa Fe, en Escamillo dans Carmen. C'est d'ailleurs à Santa Fe qu'il prend le rôle de Germont dans La Traviata en 2009. Golaud continue d’être l’un de ses rôles les plus marquants : il l'interprète notamment en 2010 à l’Opéra allemand de Berlin, où il prend le rôle du Grand Prêtre de Dagon dans Samson et Dalila en 2011. L'année suivante, il fait ses débuts au Met dans Madame Butterfly de Puccini (Sharpless), sous la direction de Placido Domingo. Il est remarqué pour son interprétation des quatre antagonistes des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, qu'il donne à La Scala en 2012. Il chante Pandolfe dans Cendrillon de Massenet au Liceu en 2013. En 2016, il interprète à nouveau Golaud au Festival d'Aix-en-Provence, cette fois-ci sous la direction d'Esa-Pekka Salonen. Lyon accueille par la suite le baryton-basse en Ruprecht dans L'Ange de feu de Prokofiev. En 2017, il crée à l'Opéra de Paris le rôle-titre de Trompe-la-mort de Luca Francesconi. Il prend ensuite le rôle-titre ébouriffant du rare Viva la mamma de Donizetti, de retour à Lyon et se rend au Royal Albert Hall pour interpréter Méphistophélès dans La Damnation de Faust de Berlioz. En 2018, il participe à la création mondiale tardive de L'Ange de Nisida de Donizetti (Don Gaspar) à Londres, en version concert et retrouve le rôle d’Agata dans Viva la mamma du même Donizetti à Genève. Il découvre en 2020 le rôle du Roi Ignace dans Yvonne, Princesse de Bourgogne de Philippe Boesmans à l'Opéra de Paris.

En 2020/2021, Laurent Naouri retournera au Met pour interpréter Capulet dans Roméo et Juliette en janvier 2021, puis se rendra à Bordeaux dans le rôle-titre de Falstaff au mois de mars. La Monnaie l'accueillera pour le rôle-titre d'Henry VIII en avril, puis il retournera à New York, mais au Lincoln Center en Hamm dans Fin de partie (György Kurtág d'après Samuel Beckett).