Le baryton Dmitri Hvorostovsky naît en 1962 et grandit à Krasnoïarsk, en Sibérie. Encouragé par son père mélomane, il s'intéresse très tôt à la musique. Il entre au lycée de Krasnoyarsk où il suit des cours de chant, de théorie musicale et de piano. En 1976, il débute à l'Opéra de Krasnoyarsk et y rencontre Svetlana, une ballerine qui devient sa femme.

Il remporte le concours BBC Singer of the World Competition en 1989 à Cardiff, face à Bryn Terfel : sa carrière commence à prendre un essor international. Suite à cette victoire, il conclut un contrat exclusif de cinq ans avec Philips Classics. En 1990, le fervent défenseur de l'opéra russe se fait connaître en Occident grâce au rôle du prince Yeletski dans La Dame de Pique de Tchaïkovski à l'Opéra de Nice. Le baryton chante en 1999 le rôle de Belcore dans L'Elixir d'Amour de Donizetti au Metropolitan Opera House. Trois ans plus tard et dans la même maison d'opéra, il est le Prince André Bolkonsky dans La Guerre et la Paix de Prokofiev. Il aborde l'œuvre de Mozart avec Don Giovanni, dans lequel il incarne le rôle-titre. Il continue l'année suivante avec une autre œuvre mozartienne, Les Noces de Figaro, dont il chante le rôle du Comte Almaviva à l'Opéra national de Paris. Un an plus tard, il joue Silvio dans Paillasse de Leoncavallo au Royal Opera House.

En 2004, Hvorostovsky travaille le répertoire verdien, un compositeur phare dans sa carrière, à la Fenice dans La Traviata où il chante Germont puis dans Le Trouvère en Comte de Luna à l'Opéra national de Paris. Il revient un an plus tard au Metropolitan Opera House interpréter Valentin dans Faust de Gounod puis retourne au Royal Opera House pour chanter le Comte Renato dans Un Bal Masqué de Verdi. Le répertoire russe revient dans son programme en 2007 avec le rôle-titre d'Eugène Onéguine de Tchaïkovski dans la même maison d'opéra. Il poursuit ensuite son exploration du répertoire verdien : Simon Boccanegra à l'Opéra national de Paris dans le rôle-titre, Don Carlos l'année suivante dans la même maison en Marquis de Posa, puis le rôle-titre de Rigoletto trois ans plus tard au Royal Opera House. La saison suivante, il chante Don Carlo dans Ernani de Verdi au Met. Le Russe fait par la suite un retour à l'Opéra de Vienne pour chanter Iago dans Otello de Verdi.

Le baryton apprend en 2015 qu'il est atteint d'une tumeur au cerveau : il annule ses concerts afin de se soigner. Il revient sur scène une première fois au Met dans Le Trouvère. Il retrouve le rôle-titre dans Eugène Onéguine au Royal Opera House la même année et également au Met en 2017. Rattrapé par la maladie, Dmitri Hvorostovsky décède le 22 novembre 2017.