Né à Nice en 1963 dans une famille modeste, Franck Ferrari n'est pas prédestiné à devenir chanteur d'opéra, mais il a une voix. Son père d'origine italienne chante en amateur : il entend beaucoup de musique à la maison. Franck Ferrari s'oriente en premier lieu vers le football, exerce plusieurs métiers dont celui de figurant à l'Opéra de Nice, où il se découvre une passion pour l'art lyrique. Au cours d'une audition, Albert Lance remarque sa belle voix de baryton et le prend sous son aile. Il intègre tardivement le conservatoire de Nice - aux côtés de jeunes enfants - où après 6 ans d'études, il obtient un premier prix de chant et d'art lyrique. Il remporte également le Grand Prix de chant de Paris ainsi que celui du Concours International de Marseille.

Il interprète ses premiers rôles largement salués par la critique et le public dans le répertoire Mozartien (Les noces de Figaro et Don Giovanni). Donizetti, Puccini, Verdi et Massenet lui permettent également d'aborder ceux de l'opéra italien et français. Il est Malatesta dans Don Pasquale (Donizetti), Marcello dans La Bohème (Puccini), Albert dans Werther (Massenet) ou Amonasro dans Aïda (Verdi). Sa voix de baryton au timbre sombre et à la tessiture très étendue lui permet d'aborder des rôles radicalement différents. En 2007, il interprète les quatre personnages diaboliques des Contes d'Hoffmann d'Offenbach à l'Opéra Bastille et Nabucco (Verdi) à l'Opéra de Nice. Il est Thoas d'Iphigénie en Tauride (Gluck) à l'Opéra Garnier et également Scarpia dans Tosca (Puccini) à Nice en 2008. Il chante Ourrias dans Mireille (Gounod) à l'Opéra Garnier en 2009 et aux Chorégies d'Orange en 2010. Il renoue en 2011 et 2012 avec Hoffmann à Zurich et Paris, aborde Debussy avec Pelléas et Mélisande à Nice ainsi que Lalo avec le Roi d'Ys à Paris et Montpellier en 2013. La même année il incarne à nouveau Scarpia dans Tosca (Puccini) à Strasbourg et reprend le rôle à Berlin en 2014.

Franck Ferrari s'impose sur toutes les scènes françaises et notamment à l'Opéra National de Paris où il est fréquemment invité mais également dans le monde entier, de La Scala de Milan au Metropolitan de New-York en passant par l'Opéra de Vienne, de Berlin ou Genève et Zurich. Ce passionné d'arts martiaux et de géologie aux allures de rocker qui se considère comme un « artisan de la musique » a servi les plus grands répertoires mais reste prudent dans ses choix futurs car « une voix est comme un arbre : il faut 20 ans pour le faire pousser et 30 secondes pour le couper ». Il est aussi chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres et parrain de « Mille Chœurs pour un Regard » au profit de Rétina France.

Alors qu'il devrait chanter le Comte de Gormas dans le Cid (Massenet), Hercule dans Alceste (Gluck) et Jupiter dans Platée (Rameau) à l'Opéra de Paris en 2015, il est décédé le 18 juin des suites d'une maladie.