Etat civil
- Artiste lyrique
Biographie
Charles Burles naît le 21 juin 1936 dans une famille de mélomanes, dans le quartier du Panier à Marseille (une ville qui marquera profondément toute sa vie et sa carrière artistique). Peintre décorateur à l’origine, il aspire à chanter (le goût lui venant grâce à son père qui l’emmène très régulièrement à l’Opéra de Marseille) et il se perfectionne auprès du ténor d’origine basque Léon Cazauran. Charles Burles fait ses débuts dans le rôle du Comte Almaviva du Barbier de Séville à l’Opéra de Toulon en 1958 puis l’année suivante à l’Opéra de Marseille. Même son service militaire en Algérie n’interrompt pas sa carrière car il se produit à l’Opéra d’Oran.
Suite à son retour, en 1963 le Directeur de l’Opéra de Marseille, Louis Ducreux, l’intègre à la troupe lyrique de sa ville natale où il chante tous les rôles de ténor léger qui constitueront son futur apanage : Vincent de Mireille (Gounod), Gérald de Lakmé (Delibes), Tonio de La Fille du Régiment de Donizetti notamment. Grâce à ces prestations, il obtient des engagements dans d’autres maisons et remporte notamment un vif succès en 1968 dans le rôle de Léopold pour La Juive à l’Opéra de Toulon auprès du fameux ténor franco-espagnol Tony Poncet dans son emblématique rôle d’Éléazar. L’année suivante, Charles Burles incarne le héros Jean dans Le Jongleur de Notre-Dame de Massenet, pour une prestation également très remarquée (y compris du petit-fils du compositeur ne tarissant pas d'éloge : “Je crois être l'interprète de ce qu'aurait éprouvé Massenet en disant qu'aucun artiste n'a été un interprète aussi émouvant, aussi impressionnant, que Charles Burles”).
En 1969, Charles Burles fait ses débuts à Paris, à l’Opéra Comique dans le Zoroastre de Rameau (avec notamment Christiane Eda-Pierre), et en 1970, il crée à l’Opéra Comique puis Turin et Venise L’Annonce faite à Marie composée par Renzo Rossellini sur le texte de Paul Claudel, confirmant la richesse de son répertoire. D’autant qu’il aborde à travers la France des sommets musicaux du XIXe siècle : La Dame Blanche de Boieldieu, Si j’étais Roi d’Adolphe Adam, Mignon d’Ambroise Thomas, mais également le répertoire italien faussement léger avec Don Pasquale, Le Comte Ory et même Arturo des Puritains à Gand où la sûreté de son suraigu et sa virtuosité sont vantés (il chante le fameux contre-fa : note la plus aiguë du répertoire bel canto effectivement écrite sur la partition). Charles Burles paraît ainsi régulièrement dans les pays frontaliers, à La Monnaie de Bruxelles ou à Turin notamment, jusqu’à devenir un représentant emblématique du ténor lyrique léger stylé à la française.
Charles Burles poursuit sa carrière notamment à l’Opéra de Paris, en suivant l’évolution de cette maison qui regroupe le Palais Garnier et la Salle Favart jusqu’à la construction de Bastille. Le ténor marseillais chante les rôles de Mercure aux côtés de Michel Sénéchal en Platée de Rameau à Favart, puis à trois reprises en 1978 et 1979 dans Le Couronnement de Poppée (Monteverdi) à Garnier. Confirmant la grande richesse des styles à son répertoire, il participe pour l’Opéra de Paris à 14 productions entre 1979 et 2002 dans des ouvrages aussi variés que Tom Jones de Philidor, Boris Godounov, La Fille du Régiment, Mesdames de la Halle, Monsieur Choufleuri restera chez lui, Le Porteur d'eau, Les Noces de Figaro (marquant ses débuts dans la Salle Bastille en 1997), Carmen, Tosca, Les Contes d'Hoffmann et Turandot. L’enfant du pays retourne à l’Opéra de Marseille faire ses adieux à la scène en 2006 à l’âge de 70 ans avec ce même dernier rôle parisien : l’Empereur Altoum.
De précieux enregistrements subsistent du ténor qui s’éteint le 22 août 2021 à l’âge de 85 ans.
Quelques chiffres
- Jacques Offenbach 50%
- Giacomo Puccini 50%