La soprano américaine Barbara Hendricks naît le 20 novembre 1948 à Stephens dans l’Arkansas. Quoiqu’elle soit très investie dans la chorale de son église, elle commence par faire des études scientifiques, sortant de l’Université du Nebraska à Lincoln en 1969 avec une licence de mathématiques et de chimie. Tout change quand elle participe à une compétition de chant locale. Elle perd, mais on lui conseille de prendre des cours d’été à l’Aspen Music School. Peu après, elle part à New York étudier l’art lyrique à la très prestigieuse Juilliard School of Music. Elle en sort en 1973 avec une licence en musique, section voix. C’est en France qu’elle fait ses débuts en récital la même année, se produisant à la Salle Gaveau.

Ses débuts à la scène arrivent peu après, en 1974 au Festival de Glyndebourne. Elle y incarne la Calisto de Cavalli. La même année, elle débute à Salzbourg avec la deuxième symphonie de Mahler dirigée par James Levine. En 1977, elle réalise une tournée japonaise avec Karajan. Elle débute à l’Opéra allemand de Berlin l’année suivante, chantant Suzanne dans Les Noces de Figaro sous la direction de Daniel Barenboim. Elle s’impose rapidement comme l’une des meilleures interprètes mozartiennes, reprenant d’ailleurs Suzanne la même année pour ses débuts au Festival d’Aix-en-Provence.

Peu à peu, elle conquiert toutes les autres grandes scènes lyriques. 1982 voit ainsi ses débuts à Covent Garden dans Falstaff de Verdi (Nanetta) et à l’Opéra de Paris dans le rôle-titre de Roméo et Juliette de Gounod. Elle débute ensuite au Met en 1986 dans le Chevalier à la rose (Sophie). La même année, elle est de nouveau Suzanne dans Les Noces de Figaro pour ses débuts à l’Opéra d’Etat de Vienne. Le rôle est celui de ses débuts à La Scala l’année suivante sous la direction de Riccardo Muti. En 1988, elle apparaît dans les salles obscures dans une version filmique de La Bohème de Puccini, dans le rôle de Mimi.

Barbara Hendricks est renommée pour ses engagements humanitaires, étant même une Ambassadrice des Nations Unies. Son action la plus célèbre est sans doute sa participation à un concert pour la paix en 1991 dans un Dubrovnik alors déchiré par la guerre. Ses intérêts en dehors des scènes d’opéra incluent également le jazz. Elle se produit pour la première fois au Montreux Jazz Festival en 1994, inaugurant une longue collaboration avec le quatuor Magnus Lindgren.

Elle participe à la première de Turandot au sein de la Cité Interdite en 1998, dans une mise en scène de Zhang Yimon, dans le rôle de Liu. Elle ajoute à son répertoire le rôle de Tatiana dans Eugène Onéguine de Tchaïkovski, qu’elle débute à Nice en 2000. En 2004, elle crée le rôle de l’Ange dans l’opéra Angels in America de Péter Eötvös basé sur la pièce de Tony Kushner. Depuis, elle se fait plus rare des scènes d’opéras, se produisant surtout en concert, qu’il s’agisse de récitals lyriques et de jazz.