Les Sommets Musicaux de Gstaad 2017 : un Festival d'hiver et varié
Invitée mardi soir à l'Ambassade de Suisse, l'équipe du Festival ainsi que son directeur artistique Renaud Capuçon en présentaient la programmation. Ce sera la deuxième année du musicien en tant que directeur artistique de ce festival de musique alpestre. L'événement lui tient à cœur : en effet, le violoniste a lui-même découvert sa passion pour la musique à la station des Arcs en Savoie.
Renaud Capuçon (© Fowler - Erato)
Le Festival propose des formations allant du récital soliste à la musique symphonique, avec des répertoires qui parcourent les styles depuis le baroque jusqu'à la création contemporaine. Symbole de cette complémentarité, le concert du premier soir sera consacré à Beethoven (Concerto en ré majeur et Symphonie n° 5 avec Gil Shaham au violon accompagné de l'ensemble Les Siècles dirigé par François-Xavier Roth) avant un répertoire baroque et classique (Il Giardino Armonico donnant Vivaldi et Haydn).
L'Église de Saanen (© DR)
Cette longue semaine musicale aux sommets est riche en artistes célèbres (tels que les pianistes András Schiff et Murray Perahia ou encore le violoniste Renaud Capuçon lui-même) et d'autres à découvrir. D'ailleurs, un élève d'Olivier Messiaen, Toshio Hosokawa sera le compositeur en résidence du festival et sa création sera au programme des huit concerts donnés dans la Chapelle de Gstaad par les huit jeunes violonistes engagés. L'un de ces interprètes se verra décerner pour prix un enregistrement avec un orchestre.
Matthias Goerne (© Marco Borggreve harmonia)
Côté vocal, Matthias Goerne et le pianiste Leif Ove Andsnes donneront le très bien choisi Voyage d'hiver de Schubert. La soprano Polina Pasztircsák proposera quant à elle un récital extrêmement varié avec Schumann, Strauss, Leoncavallo, Viardot, Tchaïkovski et même Rachmaninoff.
Polina Pasztircsák (© Giancarlo Pradelli)
À l'issue de la présentation du Festival, la violoniste Irène Duval, révélation classique de l'ADAMI 2013 et programmée à Gstaad le mois prochain, a donné un avant-goût musical accompagnée par le pianiste Tanguy de Williencourt. Le Souvenir d'un lieu cher de Tchaïkovski emprunt d'un brouillard neigeux d'émotion a résonné avec le Poème de Chausson, ses sanglots et ses doubles-croches de givre transparent. Alors qu'il ne s'agissait que d'une présentation, Irène Duval a pourtant offert toute son implication technique et esthétique. Visiblement émue par les morceaux, elle joue les yeux fermés, la lèvre inférieure pincée par un sanglot qu'elle étouffe entre ses phrases en reprenant d'amples respirations. Son interprétation de la Berceuse de Fauré est alanguie, voilée, arrondie en fin de ligne. La présentation finit avec Piazzolla, dans les brumes, la frénésie et les larmes d'un Café 1930 et Night-club 1960.
Irène Duval (© Beatrice Cruveiller)