L’intimité musicale de Purcell et Dowland par Damien Guillon à Beaune
Chanteur en premier lieu, mais aussi chef d’orchestre, organiste et claveciniste, Damien Guillon s’attache avec cœur à toutes les musiques baroques, des grands oratorios aux cantates et opéras, au fil de sa carrière internationale déjà particulièrement remplie. En témoignent l’ensemble qu’il a fondé en 2009, Le Banquet Céleste, en résidence à l’Opéra de Rennes, composé de musiciens solistes passionnés comme lui par ce même répertoire et avides de découvertes, ainsi que son choix de répertoire pour ce concert dans la Basilique Notre-Dame à Beaune. Dans une configuration plus restreinte, il y rend hommage aux compositeurs du baroque anglais : Purcell ou John Blow ainsi qu’à leurs prédécesseurs John Dowland et Philip Rosseter.

Pour l’accompagner, trois musiciens spécialistes du répertoire ancien et baroque font particulièrement résonner Music for à while (musique pour un instant) de Purcell avec la souplesse de la ligne vocale, un soutien résolument affirmé, une sincérité à fleur de peau. Ces mêmes qualités se révèlent dans les autres Songs de Purcell : If Music be the food of Love (Si la musique est la nourriture de l’Amour) ou Tis Nature’s voice (c’est la voix de la nature) où la voix se pare de couleurs chatoyantes et d’une élégante vocalisation. Les Songs de Dowland, accompagnés par le luth seul, apparaissent plus sombres, plus pessimistes : la mort rôde sans cesse, comme les voix du chanteur et du luthiste qui s’entremêlent en une même douleur à la fois puissante et retenue.

En conclusion de la soirée, Damien Guillon et ses musiciens invitent le public à « accueillir tous les plaisirs (Here the deities approve) dans l’Ode de Purcell pour Sainte Cécile. La Sainte patronne des musiciens dont l’ombre semblait régner sur cette soirée mettant au premier plan l’intimité et l’émotion.
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