Zarathoustra en Do Majeur : Ainsi dominait Strauss à la Philharmonie de Paris
L’Orchestre Pasdeloup propose un séduisant programme rassemblant quatre chefs-d’œuvre de Richard Strauss : un Prélude festif mène aux Quatre derniers Lieder (l'un des sommets du répertoire lyrique), à la Musique du Clair de lune (extraite de Capriccio) avant le point d’orgue immortalisé en ouverture du film 2001, l'Odyssée de l'espace (Stanley Kubrick) : Ainsi parlait Zarathoustra. C’est l’accord de Do majeur qui ouvre, referme et domine le programme. Depuis le raffinement solennel de l’orgue (Mathias Lecomte) jusqu’au fortissimo puis triple piano du même instrument, des contrebasses et des contrebassons après l’apothéose orchestrale.
L'Orchestre Pasdeloup est une institution musicale française également connue à l’international, notamment pour la souplesse des sonorités déployées ici encore. La gestuelle du chef Wolfgang Doerner est très étendue et théâtrale. Fréquentant assidûment cette phalange, il parle, dialogue avec les instrumentistes et les immerge dans des intentions dynamiques, animées même quand la musique montre des moments plus nostalgiques.

La mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac envoûte le public par son imposante présence scénique, qui développe une voix chaude et ronde. Douée d’un caractère dramatique mais aussi de souplesse vocale, sa ligne se mêle pleinement aux sonorités vives et fortes de l’orchestre notamment dans son registre le plus grave, bien résonnant. L’extrême beauté du dernier Lied est en outre sublimée par l’interprétation magistrale d’Arnaud Nuvolone, au violon solo.
Le public rend hommage aux interprètes et à ce concert Strauss en Do Majeur : cet accord aux fondations de l’harmonie qui parvient à dominer les consciences par son extrême simplicité, une énergie claire, puissante, solennelle.
