Le programme culturel de Marine Le Pen
Marine Le Pen : créer des lieux sur le modèle de la Villa Médicis
La candidate du Front National promet d’augmenter le budget de la culture de 25%. Elle met en avant le respect de la liberté d'association et souhaite soutenir les petites structures associatives culturelles pour maintenir l'animation de la vie des territoires. À plus grande échelle, la députée européenne indique à Ôlyrix souhaiter la multiplication des lieux dédiés à la création permettant un « accompagnement total », sur le modèle de la Villa Médicis à Rome, « qui permettront aux artistes de partager leur savoir et leur sensibilité culturelle aux plus jeunes ». Elle propose également de créer une carte professionnelle pour les intermittents du spectacle, délivrée par les DRAC ou par des commissions de professionnels, afin d’identifier les « authentiques acteurs du spectacle » et de mieux contrôler les structures qui en abusent.
En matière d'éducation, elle souhaite restaurer une éducation musicale généraliste, plus particulièrement au lycée et à l'université, en créant des filières spécialisées dans les métiers de l'art.
En ce qui concerne plus précisément l'opéra, « un univers magique, une forme de musicologie à nulle autre pareille », Marine Le Pen assure vouloir créer des « sessions conjointes avec les professeurs de français et de musique afin de familiariser dès le plus jeune âge les jeunes générations avec cette discipline artistique ».
Voici les réponses que la candidate a communiquées à Ôlyrix :
Quel est votre rapport à l’opéra ?
Cet art qui peut sembler lointain et réservé à des initiés, est un univers magique, qui nous parle de nous-mêmes, de ces rêves ou de ces drames qui nous habitent à travers des images, des symboles, des gestes et qui sont autant d’histoires dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître. Voilà une forme de musicologie à nulle autre pareille si l’on prend la peine et le temps de s’y intéresser.
Quel est votre plus beau souvenir à l’opéra ?
Le ballet Giselle au Bolchoï qui constitue assurément un monument du patrimoine chorégraphique autour de ce sujet inépuisable qui a traversé les siècles, le romantisme et cette quête éperdue des sentiments contrariés et des idylles impossibles.
Quel événement opératique attendez-vous avec impatience ?
La Bayadère, présentée par l’Opéra national de Russie au Palais des Congrès, merveilleux ballet, qui demeure un chef d’oeuvre du répertoire classique, aux chorégraphies et costumes féeriques.
Si vous étiez un personnage d’opéra, qui seriez-vous ?
Sûrement Don Alvaro dans La Force du Destin de Verdi, bien que ce soit un personnage masculin. Parce qu’on n’échappe pas à son destin, on ne peut pas se cacher ou jouer les faux semblants. Il faut assumer, tout assumer.
Comment analysez-vous la place de l’opéra en France ?
L’opéra est un art majeur. Cependant ceux qui ne le connaissent pas réellement pourraient penser qu’il s’agit de quelque chose d’intouchable, réservé à une élite. Pourquoi cette impression ? Mon explication est très simple. Être confronté à un nombre important de musiciens, de choeurs, de chanteurs, de dizaines de figurants peut avoir pour effet d’impressionner et d’instaurer une sorte de barrière entre les artistes et une partie non négligeable du public. De surcroît, le manque de connaissance de cette discipline artistique ainsi que la préparation qu’elle peut nécessiter (lecture du livret notamment) contribuent à entretenir ce sentiment de distance. Cette réflexion est largement valable pour toutes les formes d’expressions culturelles. Il faut trouver les moyens de surmonter cette impression première afin de permettre une diffusion plus large de cette remarquable discipline artistique qu’est l’Opéra.
Quelles sont vos propositions pour accroître l’audience ainsi que la visibilité de l’opéra et développer la création ?
Ma première réponse portera sur la création. Tout d’abord, je tiens à préciser que mon goût personnel en matière de création, notamment contemporaine, n’a pas d’intérêt en lui-même. En ma qualité de responsable politique, mon rôle n’est pas de m’ériger en censeur. Nous inscrirons notre démarche dans un accompagnement total du processus de création en donnant aux artistes tous les moyens de créer. Des lieux dédiés comme la Villa Médicis, seront généralisés afin d’offrir un environnement propice à la création qui leur permettront de partager leur savoir et leur sensibilité culturelle aux plus jeunes. L’amélioration de la visibilité de l’opéra, et par conséquent de son audience, s’inscrira dans le cadre d’une remise à plat globale de l’éducation musicale dans notre pays. Nous nous attacherons à donner aux plus jeunes les clefs de cet art complexe. Plus précisément, nous créerons des sessions conjointes avec les professeurs de français et de musique afin de familiariser dès le plus jeune âge les jeunes générations avec cette discipline artistique.
Quel air d'opéra souhaiteriez-vous faire découvrir aux lecteurs d'Ôlyrix ?
Giacomo Puccini fait incontestablement partie de ces compositeurs qui ont véritablement su traduire de la manière la plus émouvante la puissance dramaturgique de l’Opéra. L’air Si, mi chiamano Mimi extrait de La Bohème, est une magnifique ode à la vie et à la joie de vivre.