Così fan tutte complétera la trilogie Mozart-da Ponte mise en scène par Ivan Alexandre dans un décor et avec des costumes identiques au fil des trois oeuvres, avec Les Musiciens du Louvre dirigés par Marc Minkowski. La distribution mettra notamment à l'honneur Jean-Sébastien Bou (lire son interview) et Robert Gleadow, actuellement dans le Don Giovanni de cette trilogie (à réserver ici jusqu'au 26). Leurs partenaires de quiproquo seront Ana Maria Labin, Serena Malfi, Anicio Zorzi Giustiniani, ainsi que Giulia Semenzato.

Jean-Sébastien Bou dans Don Giovanni au TCE (© Vincent Pontet)

Les honneurs reviendront ensuite à l'auguste maître de Versailles et de l'Opéra Français, Lully pour Le Ballet Royal de la Nuit. La distribution est une royale procession de talents vocaux avec Violaine Le Chenadec, Caroline Weynants, Caroline Meng (récemment appréciée en soliste dans la Chapelle de Versailles ainsi qu'en Renard à l'Athénée), Caroline Dangin-Bardot, Judith Fa, Amandine Trenc, Lucile Richardot, Deborah Cachet, Stephen Collardelle, David Tricou, Davy Cornillot, Étienne Bazola, Renaud Bres et Nicolas Brooymans. Sébastien Daucé aura la noble tâche de diriger tout cet effectif ainsi que son Ensemble Correspondances, dans une mise en scène et chorégraphie de Francesca Lattuada. Lully sera doublement couronné, puisque le Poème Harmonique de Vincent Dumestre proposera aussi son Phaéton mis en scène par Benjamin Lazar avec des voix bien connues des lecteurs d'Ôlyrix (il n'est qu'à cliquer sur leurs noms pour s'en rendre compte) : Mathias Vidal, Cyril Auvity, Eva Zaïcik, Lea Trommenschlager et Thomas Kral.

Caroline Meng (© Floreanneroth)

L'Opéra Royal accueillera ensuite l'Erismena de Cavalli après son passage estival au Festival d'Aix-en-Provence (à réserver ici), par la Cappella Mediterranea de Leonardo García Alarcón et dans la mise en scène de Jean Bellorini. Le compositeur est décidément en vogue des résurrections lyriques (comme en atteste notre compte-rendu de l'ouverture à Garnier cette saison par son Eliogabalo) et, après cette production de décembre, les mêmes musiciens reviendront en mars pour un Il Giasone du même compositeur (déjà passé par Genève : lire notre compte-rendu).

Leonardo Garcia Alarcon (© Jean-Baptiste Millot)

Début 2018 verra une incursion dans le XIXe siècle (ce que Versailles réussit fort bien, preuve en fut la Cenerentola de Bartoli) avec Le Comte Ory de Rossini qui aura assurément déjà triomphé en décembre (vos places ici) au vu de sa distribution remarquable : Philippe Talbot, Julie Fuchs, Gaëlle Arquez, Éve-Maud Hubeaux, Patrick Bolleire, Jean-Sébastien Bou et Jodie Devos ! La mise en scène de Denis Podalydès promet également, ainsi que la direction de l'Orchestre des Champs-Elysées par Louis Langrée.

Julie Fuchs (© DR)

Enfin, le dernier opéra mis en scène n'est pas le moindre puisque la vedette en sera l'inénarrable contre-ténor Philippe Jaroussky (qui reviendra également pour un récital Haendel) avec les chanteuses Patricia Petibon et Emöke Barath dans Orfeo ed Euridice de Gluck. L'Opéra Versaillais a réussi à engager un metteur en scène à la renommée digne de ces artistes, en la personne de Robert Carsen. Le Chœur de Radio France et l'Ensemble I Barocchisti seront dirigés par Diego Fasolis.

Philippe Jaroussky dans Artaserse à l'Opéra de Nancy (© DR)

C'est la programmation des opéras en version de concert qui ouvrira la saison, avec La Descente d'Orphée aux Enfers de Charpentier. Le ténor Reinoud Van Mechelen sera accompagné de Vox Luminis sous la direction de Lionel Meunier. Autre habitué des lieux, le compositeur classique Campra et son Europe Galante par Sébastien d’Hérin et Les Nouveaux Caractères. Notons ensuite la venue du contre-ténor Franco Fagioli (qui reviendra lui aussi pour un récital Haendel), accompagné de Vivica Genaux et Francesca Aspromonte pour le Serse de Haendel.

Franco Fagioli dans Eliogabalo à Garnier (© Agathe Poupeney)


Enfin, les deux derniers opéras en version de concert seront l'Alceste de Lully par Les Talens Lyriques de Christophe Rousset, avant le King Arthur de Purcell (les auditeurs n'auront donc pas les narines chatouillées par les odeurs de merguez, comme dans la mise en scène de Shirley et Dino dont nous vous rendîmes compte). Le camarade fantasque de cette mise en scène, mais aussi de cette noble institution royale qu'est Hervé Niquet, reviendra toutefois régulièrement dans la saison, au même titre que ses collègues renommés qui proposeront de belles soirées chantées en musique ancienne : Sir John Eliot Gardiner, François-Xavier Roth, Jean-Christophe Spinosi, William Christie, Jordi Savall, Sébastien Daucé, Raphaël Pichon, Leonardo García Alarcón ou encore Vincent Dumestre et Paul Agnew avec d'enthousiasmants programmes autour de Monteverdi, Lully, Rameau, Charpentier, Bach, Haendel, Vivaldi, Mozart, Beethoven mais aussi Schütz ou Antonio Draghi chez les moins connus.

Hervé Niquet (© Eric Manas)

Notons, de surcroît, deux festivals thématiques aussi riches que traditionnels et saisonniers : "Noël à la Chapelle Royale" célébrant les œuvres autour de la naissance du Christ, avant ses Passions en mars-avril dans "Musique pour la Semaine Sainte". Enfin, les amateurs de bel canto et de chant romantique trouveront même leur bonheur, avec un Requiem de Verdi. Enrique Mazzola y dirigera l'Orchestre national d'Île-de-France, la soprano Karine Babajanyan, la mezzo Sanja Radisic, le ténor Alexei Tatarintsev, la basse Nikolay Didenko ainsi que le Chœur de l’Orchestre de Paris.

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