Nos Comptes-Rendus 2016 (depuis la rentrée)
Au cours de ce dernier trimestre de l'année, l'Opéra de Paris a proposé des spectacles remarquables de qualité et de diversité : depuis l'ouverture de la saison à Garnier avec Eliogabalo, celle de Bastille avec une Tosca subtile et puissante et jusqu'à la revanche de Warlikowski dans Iphigénie en Tauride ce mois-ci, en passant par Pretty Yende : La Lucia Rêvée ! et Les Contes d'Hoffmann avec l'absence remarquée de Jonas Kaufmann (Offenbach également repéré à Massy avec sa Périchole), Samson et Dalila : tous fous de Rachvelishvili, mais également le mariage réussi de Cavalleria Rusticana et Sancta Susanna.
Autre salle parisienne prestigieuse ayant tenu son rang ce semestre : le Théâtre des Champs-Élysées qui a vibré avec L’Enlèvement au Sérail de Mozart en version de concert dans une fantastique distribution Zurichoise, mais aussi l'Authenticité absolue du Berliner Ensemble dans L'Opéra de Quat'Sous, un Requiem de Verdi magistral dirigé par Rhorer, ainsi que Les amours du baroque franco-britannique. Nous avons même innové en vous proposant deux articles complémentaires pour Ermione, opéra seria de Rossini : au TCE et à Lyon. Versailles nous a également ouvert grandes les portes de son Château et de sa Chapelle, avec les recréations du Zoroastre de Rameau, Des Horaces pour redécouvrir Salieri et Proserpine de Saint-Saens.
Ôlyrix a également couvert les opéras aux quatre coins de la France, autant d'occasions d'admirer le travail de nos régions : Un Ange de feu à haute tension à l’Opéra de Lyon (la capitale du Rhône qui a accueilli Venise avec Strauss), La Cenerentola de Rossini est allée au cinéma sur son V'Lille, à Reims Benjamin Pionnier dirigeait un My Fair Lady chaloupé, à Strasbourg était présenté un Élixir d'Amour aux couleurs de l'Italie, un Tour d'écrou et une Petite renarde rusée célébrant la nature, tandis que le Turc en Italie à Toulouse, ou Sweeney Todd, comédie macabre à Toulon ou encore Armide à Bordeaux offraient de belles soirées. Katia Kabanova mettait le public K.O. d'admiration en Avignon. Une belle carrière est promise au Rake’s Progress de Caen. L'Opéra de Rouen proposait sa Didon et Énée grandiose et tragique, un Cosi fan tutte réinterprété. De jeunes artistes proposaient Une Heure espagnole et un Gianni Schicchi réglés comme des horloges à Nancy. Une belle version concert de Lohengrin était à Nantes (en attendant Bastille dans deux petites semaines avec Jonas Kaufmann). Enfin la Norma était plongée dans le chaudron de Saint-Étienne.
2016 : un dernier trimestre en critiques (© DR)
Notre activité s'internationalise même : vous avez pu parcourir la Belgique avec Le Coq d’Or à La Monnaie, un voyage dans un conte absurde, noir et féerique, Capriccio de Strauss qui y fut doublement mis en abîme, mais aussi à Liège avec Leo Nucci, magnifique incarnation de Nabucco. Un Vampire plein de mordant et une sobre Bohème étaient présentés au Grand Théâtre de Genève. Nous étions également à Vienne pour une Flûte désenchantée et réenchantée.
Nos comptes-rendus marquent le passage des saisons, notamment avec les récentes programmations des fêtes : un Oratorio de Noël intimiste à l'Oratoire du Louvre, ainsi qu'à la Chapelle de Versailles, et au TCE, des Histoires hautement Sacrées à La Chapelle Royale de Versailles et même la venue du Messie qui surprend encore avec Hervé Niquet au TCE (Niquet que l'on avait déjà vu pour Vivaldi et Campra dans les Splendeurs Vénitiennes à la Chapelle Royale de Versailles).
Ôlyrix vous a également rendu compte de l'activité de création foisonnante dans le monde de l'opéra : à travers la création du Premier Meurtre à l'Opéra de Lille, celle de L'Ombre de Venceslao : une création tragi-comique à travers la Pampa de Rennes, ainsi que deux œuvres originales orientalisantes (Mririda : une création poignante à Strasbourg et Les 1001 merveilles de Kalîla wa Dimna à Lille) mais aussi une recréation expérimentale : Votre Faust à Châtillon, ainsi qu'un aperçu des chanteurs de demain avec Owen Wingrave par l’Académie de l’Opéra de Paris.
© DR
Nous avons également ouvert les horizons lyriques vers l'opérette (Orphée aux enfers qui enchante l'Opéra de Liège après celui d'Angers Nantes Opéra), l'opéra-bouffe (à l'Athénée, Les Chevaliers de la Table Ronde après la réouverture du Théâtre avec L’Île du Rêve), la version foldingue de King Arthur à Versailles par Shirley et Dino, l'Opéra pour enfant (L’Enfant et les Sortilèges à l’Opéra de Lyon ou Blanche-Neige à l'Opéra du Rhin), le music-hall sur la 42nd Street au Châtelet et même la peinture : Natalie Dessay repeint le Châtelet aux couleurs Jazz, mais aussi une création radiophonique (Monsieur Beaucaire pour démarrer l'année de l'Opéra Comique), ou bien de nouvelles expériences avec La Soupe Pop à Montpellier, une soirée participative rare et précieuse !
Vous avez pu franchir avec nous les portes d'autres institutions musicales : à la Philharmonie pour le triomphe d'Elias, un récital Berlioz-Britten ainsi que le dialogue baroque-contemporain entre Bach et Zimmermann, et même pour l’exposition Beethoven.
Ôlyrix est un véritable portail de l'art lyrique : nous vous rendons compte des opéras mis en scène mais également des récitals et l'année 2016 fut un cru particulièrement enthousiasmant. Rolando Villazón à Garnier, Cecilia Bartoli au TCE, le retour triomphal à Paris pour Dmitri Hvorostovsky, celui de Fagioli aux Champs-Élysées, Joyce DiDonato avec Philippe Jordan, Chiara Skerath après Karine Deshayes et Delphine Haidan au Musée d'Orsay, Kožená et Haïm en Héroïnes Baroques au TCE, Lea Desandre au Théâtre Grévin, Jaroussky aux Champs-Élysées, Patricia Petibon à Lyon, Barbara Hendricks à Massy, enfin Piau-Dumaux au TCE.
Il ne nous reste plus qu'à vous remercier pour cette belle année passée ensemble. Nous vous souhaitons une année 2017 remplie de beaux spectacles et de souvenirs lyriques ! C'est maintenant à votre tour de prendre la plume pour partager vos plus beaux souvenirs de 2016 et vos plus fous espoirs pour 2017, dans les commentaires.