La saison musicale du Château de Versailles dirigée depuis 2007 par Laurent Brunner s'impose bien entendu comme une référence dans le répertoire baroque mais elle plonge également vers le grand romantisme. Versailles en tutoiera même les sommets que sont Les Troyens de Berlioz et la Tétralogie de Wagner. Les Troyens viendront même ouvrir la saison, dès le 29 août 2023 et avec ses deux parties : La Chute de Troie et Les Troyens à Carthage dans une nouvelle production mise en espace, dirigée par John Eliot Gardiner avec ses phalanges (Monteverdi Choir – Orchestre Révolutionnaire et Romantique) et pour solistes Alice Coote, Michael Spyres, Paula Murrihy, Lionel Lhote, Adèle Charvet, William Thomas, Ashley Riches, Beth Taylor, Laurence Kilsby, Rebecca Evans, Alex Rosen. Cet opus ne sera d'ailleurs pas le seul "Berlioz" mis en scène, l'Orphée et Eurydice de Gluck étant donné dans la version Berlioz (avec mezzo-soprano) avec les Chœur et Orchestre Collegium 1704 de Václav Luks, dans la mise en scène d'Aurélien Bory. Versailles avait dû l'annuler en temps de Covid, mais est retourné le chercher, tel Orphée (sans se retourner toutefois).
À noter également que John Eliot Gardiner et ses phalanges donneront Israël en Égypte de Haendel en concert.

Quant à la Tétralogie, elle poursuivra son parcours : après L'Or du Rhin fin mai 2023, La Walkyrie chevauchera à Versailles en mars 2024 (toujours avec les Solistes et l'Orchestre du Théâtre national de la Sarre dirigés en concert par Sébastien Rouland). 

La programmation d'opéras mis en scène fait bien entendu la part belle au baroque, mais aussi au Classique des Classiques : Mozart. Don Giovanni a notamment marqué la maison par la trilogie Mozart/da Ponte prisée et reprise en version Marc Minkowski / Ivan Alexandre. L'opus viendra la saison prochaine dans une nouvelle production poursuivre le riche partenariat avec un autre grand compagnon baroque de la maison : le metteur en scène Marshall Pynkoski qui travaillera avec les costumes de nul autre que Christian Lacroix (et les décors de Roland Fontaine). Robert Gleadow fera le trait d'union, aux côtés d'Arianna Vendittelli, Florie Valiquette, Riccardo Novaro, Jean-Gabriel Saint-Martin, Enguerrand de Hys, Éléonore Pancrazi, Nicolas Certenais, avec le chef Gaëtan Jarry, le tout en compagnie des Chœur, Ballet et Orchestre de l’Opéra Royal (cette phalange instrumentale participant à pas moins de "17 productions et plus de 30 représentations" durant la saison).

Marc Minkowski et Les Musiciens du Louvre reviendront pour leur part également pour Mozart avec Mithridate en version concert, réunissant Siyabonga Maqungo, Ana Maria Labin, Elsa Dreisig, Carlo Vistoli, Caroline Jestaedt.

Christian Lacroix signera également les costumes du Roméo et Juliette de Zingarelli (que la maison avait mis à l'honneur à l'occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier). Le duo-titre d'alors sera à nouveau réuni : Franco Fagioli et Adèle Charvet, avec également Krystian Adam, Valentino Buzza, Florie Valiquette, Nicolò Balducci, les Chœur et Orchestre de l’Opéra Royal sous la direction de Stefan Plewniak, dans une mise en scène de Gilles Rico et des décors de Roland Fontaine.

Autre Nouvelle Production de l'Opéra Royal (dans cette saison qui en compte 5), et Mozart encore, avec les phalanges maison conduites par Gaétan Jarry toujours : L’Enlèvement au Sérail sera mis en scène par Michel Fau et réunira Mathias Vidal, Marie Perbost, Florie Valiquette, Enguerrand de Hys, Nahuel di Pierro.

Versailles remonte également à la naissance de l'opéra, ou au moins jusqu'à son premier chef-d'œuvre incontesté, en proposant L'Orfeo de Monteverdi mis en scène par Pauline Bayle, avec le Chœur de l’Opéra Royal et Le Concert des Nations conduits par Jordi Savall.

Le premier opéra de Monteverdi sera ainsi proposé, mais également son dernier, Le Couronnement de Poppée qui sera joué en version de concert en la Grande Salle des Croisades avec Mathias Vidal, Francesca Aspromonte, Nicolò Balducci, Eva Zaïcik, Alex Rosen, Paul-Antoine Bénoss-Djian, Camille Poul, Juan Sancho, Claire Lefilliâtre et Les Épopées de Stéphane Fuget.

Versailles rend bien entendu hommages à un duo de génies protégés de sa Majesté Louis XIV et qui a su allier les arts : Le Bourgeois gentilhomme de Molière et Lully sera interprété par les les solistes de l’Ensemble La Révérence (direction Christophe Coin) et mis en scène par Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française (fondée par le Roi Soleil).

Lully sera également à l'honneur de l'Opéra Royal dans la programmation d'opéras en version de concerts, avec Atys et Alceste. Le premier réunira Reinoud Van Mechelen, Judith van Wanroij, Céline Scheen, Apolline Raï-Westphal, Gwendoline Blondeel, Kieran White, Nick Pritchard, Antonin Rondepierre, Olivier Cesarini, Philippe Estèphe, Romain Bockler et Les Talens Lyriques de Christophe Rousset.
Le second Véronique Gens, Cyril Auvity, Luigi de Donato, Luc Bertin-Hugault, Camille Poul, Léo Vermot-Desroches, Geoffroy Buffière, Claire Lefilliâtre, Cécile Achille, Juliette Mey, le Chœur de l’Opéra Royal et Les Épopées de Stéphane Fuget.

Le duo Shirley et Dino (Corinne et Gilles Benizio), et même le trio qu'ils forment avec Hervé Niquet, reviendra donner un de ses classiques : Don Quichotte chez la Duchesse de Boismortier avec Mathias Vidal, Chantal Santon-Jeffery, Marc Labonnette et Le Concert Spirituel.

Shirley et Dino ont également signé une mémorable version de Platée. La comédie lyrique de Rameau viendra en version concertante portée par Mathias Vidal, Marie Lys, Zachary Wilder, Alexandre Duhamel, Juliette Mey, David Witczak, Cécile Achille, Cyril Costanzo et La Chapelle Harmonique de Valentin Tournet.
Ce chef et sa phalange proposeront également les Fêtes grecques et romaines, ballet en musique composé par Colin de Blamont, avec ici Cyrille Dubois, David Witczak, Hélène Guilmette, Hélène Carpentier, Cécile Achille, Gwendoline Blondeel, Jehanne Amzal mais aussi l'Oratorio de Noël de Bach avec Gwendoline Blondeel, Raffaele Pe, Kieran Carrel, Peter Harvey. 
Toujours de saison, toujours dans les incontournables du répertoire, les 23 et 24 décembre seront l'occasion de profiter du Messie de Haendel avec Marie Lys, Nicolò Balducci, Laurence Kilsby, Alex Rosen, les Chœur et Orchestre maison (direction Gaétan Jarry). Autre temps fort, avec ces orchestres et chef, donné en son temps (de Pâques), la Passion selon Saint Jean de Bach invitera aussi le Tölzer Knabenchor.

Enfin (pour les mises en scène), un comité restreint pourra entrer au Théâtre de la Reine fin juin pour savourer Gloria e Imeneo de Vivaldi -faite pour le mariage de Louis XV- avec Théo Imart et Nicolò Balducci, accompagnés par l'Orchestre de l’Opéra Royal dirigé par Stefan Plewniak.

La douzaine d'opéras en version concertante mettra elle aussi à l'honneur le baroque français, anglais et italien. William Christie dirigera Les Arts Florissants pour l'Ariodante de Haendel avec Lea Desandre, Hugh Cutting, Krešimir Špicer, Ana Maria Labin mais également The Fairy Queen de Purcell dans une mise en espace de Mourad Merzouki qui sera créée à l'été Dans les Jardins de William Christie (poursuivant dans la même veine que leur récent opéra & ballet in loco : Didon et Énée chorégraphié par Blanca Li). 

La saison chorégraphique invitera notamment à deux reprises le Ballet Preljocaj (pour Blanche Neige en toute fin d'année et pour Annonciation – Noces dans un Hommage aux Ballets Russes) ainsi que le Malandain Ballet Biarritz pour les Quatre Saisons. Andrés Gabetta dirigera pour sa part l'Orchestre de l’Opéra Royal dans les Quatre Saisons de Vivaldi mais aussi celles de Giovanni Antonio Guido.

Versailles proposant aussi bien de redécouvrir des œuvres que des lieux patrimoniaux, Atalia de Gasparini sera proposé au Salon d’Hercule avec Emmanuelle de Negri, Lisandro Abadie, Mélodie Ruvio et l'Ensemble Hemiolia dirigé par Emmanuel Resche-Caserta.

Le Château de Versailles accueillera les épreuves équestres des Jeux Olympiques et il en résonnera dès le 16 mai dans la Grande Salle des Croisades avec L’Olimpiade de Cimarosa. Les Talens Lyriques de Christophe Rousset y accompagneront Josh Lovell, Rocío Pérez, Marie Lys, Maité Beaumont, Sophie Harmsen.

La Grande Salle des Croisades accueillera également Télémaque et Calypso de Destouches avec l'Ensemble Les Ombres de Sylvain Sartre.

La saison de concerts sera notamment l'occasion de poursuivre le parcours avec l'Ensemble Pygmalion de Raphäel Pichon : pour des Cantates de Bach (au programme aussi d'un concert de l'Ensemble Correspondances avec Sébastien Daucé), pour sa Messe en si mineur (avec Ying Fang, Lucile Richardot, Emiliano Gonzalez Toro, Christian Immler) et pour le Requiem de Mozart (avec Ying Fang, Beth Taylor, Laurence Kilsby, Alex Rosen). La Messe en ut de Mozart invitera pour sa part le Chœur de l'Orchestre de Paris et l'Orchestre national d’Île-de-France dirigés par Case Scaglione.
En janvier, c'est Leonardo García Alarcón et La Cappella Mediterranea qui proposeront les Vêpres de la Vierge de Monteverdi, tandis que Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre interprétera la Selva Morale e spirituale.

Théotime Langlois de Swarte (qui vient de remplacer Marc Minkowski pour diriger toutes les représentations du Bourgeois gentilhomme en comédie-ballet à l’Opéra Comique) dirigera dans le Salon d’Hercule l'Orchestre de l’Opéra Royal sur un programme Concertos pour violon montrant les résonances entre Mozart et Le Chevalier de Saint-Georges.

La trentaine de concerts sera l'occasion d'inviter les stars internationales dans le répertoire baroque que sont Philippe Jaroussky et Jakub Józef Orliński mais aussi Sonya Yoncheva, qui a débuté sa carrière dans ce répertoire. Marie Perbost proposera pour sa part un programme "Dis-moi Vénus" pour le Gala de l’ADOR (Amis de l'Opéra Royal). Elle sera également réunie avec Gwendoline Blondeel, et l'Orchestre de l’Opéra Royal dirigé par Chloé de Guillebon, pour les Leçons de Ténèbres de Couperin.

Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre réunira à lui seul les traditions baroques françaises, anglaises et italiennes en trois concerts, interprétant : Hail! Bright Cecilia de Purcell, mais également le Nisi Dominus de Vivaldi avec Eva Zaïcik, ainsi que les Te deum de Lully et Charpentier. De Charpentier, Gaétan Jarry dirigera Missa assumpta est maria - Motet pour une longue Offrande avec son ensemble Marguerite Louise.

Toujours dans la Chapelle Royale, William Christie et Les Arts Florissants donneront également le Requiem de Campra avec Gwendoline Blondeel, David Tricou, Antonin Rondepierre, Igor Bouin et Matthieu Walendzik.

Les Trois Contre-Ténors reviendront également à Versailles, réunissant en un concert Bruno de Sá, Théo Imart et Nicolò Balducci, peu avant un récital de Samuel Mariño. Théo Imart et Filippo Mineccia donneront pour leur part le Stabat Mater de Pergolèse.

Et pour célébrer ses quatre siècles, l'institution remontera à "La Naissance de Versailles" avec la Messe de Consécration du Château de Louis XIII interprétée par le Chœur de l’Opéra Royal et le Consort Musica Vera, direction Jean-Baptiste Nicolas (et si Charles III n'a pas encore pu visiter Versailles en tant que roi, la Chapelle Royale programmera les Hymnes du Couronnement de Haendel et Purcell). 
L'Ensemble Correspondances de Sébastien Daucé réunira même "Les Chapelles Royales de Londres et Paris" dans un programme "Au Service de Sa Majesté".