Opéra Comique 2022 : mêmes directions avant nouvelle direction
Depuis 2017 et les travaux de rénovation qui devaient notamment permettre de maintenir la maison ouverte durant l'été (grâce à la climatisation), la Salle Favart organise ses annonces de programmation en années civiles de janvier à décembre (même si la maison travaille effectivement toujours en saisons de septembre à juin, avec fermeture estivale).
L'année 2022 à l'Opéra Comique s'ouvrira avec Hamlet d'Ambroise Thomas, repris dans la production créée in loco par Cyril Teste en 2018 (notre compte-rendu) et avec les mêmes interprètes principaux : Stéphane Degout, Sabine Devieilhe, Laurent Alvaro et Sylvie Brunet-Grupposo, les mêmes Chœur (Les Éléments) et Orchestre des Champs-Élysées. Pierre Derhet succédera toutefois à Julien Behr en Laërte, et Yu Shao à Kevin Amiel en Marcellus le tout de nouveau sous la baguette du prochain Directeur de la maison, Louis Langrée.
Coronis, zarzuela de Sebastián Durón redécouverte à Caen en 2019 (compte-rendu) viendra également avec de mêmes forces musicales (Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre) dans la mise en scène et chorégraphie d'Omar Porras : Isabelle Druet (Triton), Anthea Pichanick (Ménandro), Victoire Bunel (Sirène), Marielou Jacquard et Caroline Meng (Apollon et Neptune) retrouveront cette pièce mais Marie Perbost et Cyril Auvity prendront respectivement le rôle-titre et celui de Protée.
Olivier Mantei prolonge ainsi son travail avec des reprises maison et d'ailleurs, il en fait de même pour le répertoire emblématique de Favart avec La Périchole de Jacques Offenbach mais dans une mise en scène de celle devenue habituée des lieux sous ce mandat : Valérie Lesort (nos comptes-rendus d'Orphée et Eurydice, Hercule amoureux, Le Domino noir) avec Stéphanie d’Oustrac dans le rôle-titre, Philippe Talbot (Piquillo), Tassis Christoyannis (Don Andrès de Ribeira), Eric Huchet (Don Miguel de Panarellas), Lionel Peintre (Don Pedro de Hinoyosa), Thomas Morris (Premier notaire / Tarapote / le vieux prisonnier), Quentin Desgeorges (Deuxième notaire), Marie Lenormand (Berginella, Frasquinella), l'Orchestre de chambre de Paris et le Chœur Les Éléments mais sans le complice de Valérie Lesort, Christian Hecq qu'elle retrouvera toutefois en fin d'année (y compris au Réveillon et au soir de Noël) pour la Petite boutique des horreurs en VF. S'il s'agit d'une comédie musicale (d'Alan Menken et Howard Ashman, d'après le film de Roger Corman), ce spectacle est comme une montée dans la grande salle des cabarets horrifiques organisés par Hecq et Lesort derrière la Porte 8 (un mouvement initié durant la pandémie dans une salle vide), avec les mêmes acolytes Judith Fa, Lionel Peintre mais aussi en habitués des lieux Marc Mauillon, Damien Bigourdan et Le Balcon.
Toujours dans l'esprit d'un opus emblématique de la maison, et d'un metteur en scène qui ne l'est pas moins proposant un nouveau spectacle : Lakmé de Delibes sera réglé par Laurent Pelly (et son acolyte Agathe Mélinand pour "adapter le livret et les dialogues") à la rentrée scolaire. Sabine Devieilhe et Ambroisine Bré chanteront le Duo des Fleurs, dans une distribution complétée par Frédéric Antoun (Gérald), Stéphane Degout (Nilakantha), Philippe Estèphe (Frédéric), Judith Fa (Ellen), Marielou Jacquard (Rose), Mireille Delunsch (Mistress Bentson) et François Rougier (Hadji), avec les Chœur et orchestre Pygmalion de Raphaël Pichon.
Juste avant la fermeture estivale, l'Opéra Comique initiera enfin sa collaboration franco-chinoise (Olivier Mantei faisait partie de la délégation accueillie avec Emmanuel Macron en Chine en 2018). La Carmen avec Shanghai en 2020 ayant été reportée en 2023, cette grande marche artistique franco-asiatique fera ses premiers pas avec un opus chinois contemporain : Madame White Snake de Zhou Long (Prix Pulitzer Music 2011 créé l'année précédente à Boston). La figure de la femme-serpent a également inspiré l'opéra en Occident (nous présentions en #AirduJour La Femme serpent d'Alfredo Casella d'après Carlo Gozzi qui inspira également -entre autres- la Turandot de Puccini bouclant la boucle des inspirations croisées). La direction musicale sera confiée à Long Yu dans une mise en scène de Chen Shi-Zheng, les Chœur et Orchestre permettant la rencontre entre Les Métaboles et le Shanghai Symphony Orchestra.
La Salle Favart poursuit également son exploration du répertoire tragique, baroque et classique avec l'Armide de Gluck, incarnée par Véronique Gens avec Ian Bostridge (Renaud) et Jean-Sébastien Bou (Hidraot), Anaïk Morel incarnera La Haine, Philippe Estèphe sera Aronte/Ubalde, Enguerrand de Hys Artémidore/Le Chevalier danois, Florie Valiquette Sidonie avec le Chœur Les Éléments et Les Talens Lyriques de Christophe Rousset. Ce sera également une nouvelle occasion pour la maison d'inviter une metteuse en scène : après Pauline Bayle, Pauline Bureau, Jeanne Candel, Anne Kessler, Louise Moaty ces dernières années, il s'agira de Lilo Baur (nos comptes-rendus de La Conférence des oiseaux et Lakmé).
La Salle Favart poursuit et développe également son programme de Spectacles jeunesse notamment via "Mon premier festival d'Opéra" en avril et la veine animalière. L'Opéra Comique programme ainsi l'opéra-comique "Robert le cochon et les kidnappeurs" composé et dirigé par Marc-Olivier Dupin, mis en scène par Ivan Grinberg avec Sahy Ratia (à la fois cochon et tueur de loups), Benjamin Alunni (Mercibocou le loup), Faustine de Monès (Nouille la grenouille), Damien Bouvet (Vieux Hibou), Marie-Andrée Bouchard-Lesieur (Trashella, propriétaire du dépotoir) et Les Frivolités Parisiennes.
L'Enfant et les sortilèges de Ravel et Colette sera emmené avec sa Maîtrise Populaire par Sarah Koné tandis que les jeunes voix de la pré Maîtrise deviendront des Pontikis, "souris magiques assoiffées de musique, pour une aventure baroque".
La maison poursuit également sa Porte 8 (version kids), les Chansons à partager, Mécanopéra, A l'heure du déjeuner, Chantez maintenant... en attendant de connaître les prochaines directions, et au moins la prochaine direction.