Saison lyrique 2020/2021, quand San Francisco se rallumera
L'Opéra de San Francisco se rallumera le 11 septembre 2020 avec une Célébration d'ouverture, un concert porté par le ténor Pene Pati (récemment apprécié en Romeo à Bordeaux), la soprano Albina Shagimuratova (Lucia annoncée en Argentine) et la prochaine directrice musicale maison Eun Sun Kim. La saison s'éteindra en mai 2021 avec une Célébration Verdi & Wagner portée par les sopranos Lianna Haroutounian et Iréne Theorin, direction Henrik Nánási.
Les 7 opéras au programme parlent de prisonniers des conventions sociales. Prisonnier littéralement avec Fidelio (célébrant les 250 ans de Beethoven par son unique opéra) incarné par Elza van den Heever pour délivrer Florestan (Simon O'Neill) des griffes de Don Pizarro (Falk Struckmann), sous la baguette d'Eun Sun Kim dans la mise en scène de Matthew Ozawa.
Le déguisement (comme celui de Léonore en Fidelio) est également un leitmotif des opus pour cette saison, fort utile qu'il est pour s'évader des prisons, fussent-elles celles de la fidélité matrimoniale comme dans Cosi fan tutte ici dé-trompé par le sexutor d'interprètes Jennifer Davis (Fiordiligi), Irene Roberts (Dorabella), Frédéric Antoun (Ferrando), John Chest (Guglielmo), Ferruccio Furlanetto (Don Alfonso) et Hera Hyesang Park (Despina), sous la direction de Speranza Scappucci (Directrice musicale de Liège). Michael Cavanagh signe ainsi le deuxième épisode dans sa mise en scène replaçant à l'aube des USA la trilogie Mozart-da Ponte après Les Noces de Figaro et avant Don Giovanni.
Déguisement aussi, devenu une seconde peau d'humiliation sociale pour Rigoletto (dont nous parlait George Gagnidze en interview) avec la Gilda de Nina Minasyan et Pene Pati pour le Duc de Mantoue sous la direction de Mark Elder dans le plateau de Mark Lamos.
C'est un quintette d'opus bel canto que propose San Francisco en 2020-2021 avec également Le Barbier de Séville (retour de la production signée Emilio Sagi et dirigée par Roderick Cox avec Lucas Meachem, Levy Sekgapane/Lawrence Brownlee) et La Bohème de Puccini (mise en scène John Caird, direction Nicola Luisotti) portée par un plateau notable : Maria Agresta (appréciée sur de grandes salles et nos pages) et Aurelia Florian alternant dans le rôle principal de Mimi, Michael Fabiano (idem) et Arturo Chacón-Cruz (vu au Colon) en Rodolfo, Amina Edris (triomphale Manon à Bastille ce mois) et Janai Brugger en Musetta, le nom moins fameux Artur Ruciński et Anthony Clark Evans en Marcello.
De Netflix/HBO/Hulu à l'opéra (le tout basé sur le livre de Margaret Atwood) : The Handmaid's Tale version lyrique (composée par Poul Ruders en 2000, sur un livret de Paul Bentley) vient à San Francisco dans la mise en scène de John Fulljames et sous la baguette de Thomas Søndergård avec Sasha Cooke, Sarah Cambidge, Michaela Martens et James Creswell.
Enfin, prisonnier de son corps comme de l'aristocratie et du désir de divertissement, Le Nain (Der Zwerg) de Zemlinsky récemment apprécié en France (Rennes, Lille, Caen) entrera au répertoire Franciscanais. Dirigé par Henrik Nánási et mis en scène par Darko Tresnjak (récemment apprécié pour sa mise en scène de Samson et Dalila au Met avec Roberto Alagna et Elina Garanca), il sera incarné par Clay Hilley avec Heidi Stober en Infante d'Espagne.