À l’Opéra de Vichy, une saison 2019/2020 au fort accent italien
Marquée par l’empreinte de Martin Kubich, arrivé à la tête des affaires culturelles lyriques vichyssoises en 2017, cette nouvelle saison musicale dans la ville thermale auvergnate sera ponctuée de deux grands rendez-vous d’opéra. Le premier d’entre eux sera une illustration supplémentaire de la solide passerelle bâtie entre la maison vichyssoise et l’Opéra de Lyon. Un an après un Nabucco particulièrement apprécié par le public local, et toujours dans la forme d’une version de concert, l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra de Lyon (en co-production avec le Théâtre des Champs-Élysées) reprendront place dans la fosse et sur la scène de l’Opéra de Vichy. Et c’est de nouveau une œuvre de jeunesse de Verdi (mais aussi son premier opéra vénitien), qui sera à l’affiche : Ernani. L’occasion pour le public vichyssois de retrouver des visages connus.

Le chef Daniele Rustioni et le baryton mongol Amartuvshin Enkhbat feront ainsi leur retour à Vichy. L’an passé, ce dernier avait remplacé au pied levé Leo Nucci dans le rôle de Nabucco. Cette année, il campera celui de Don Carlo. Le rôle-titre sera confié au ténor italien Francesco Meli (qui fera un mois plus tard l’ouverture de la Scala aux côtés d’Anna Netrebko, dans Tosca). Le rôle d’Elvira reviendra à la soprano transalpine Carmen Giannattasio, et celui de Silva à la basse Roberto Tagliavini, chanteur italien rompu aux rôles verdiens.

De jeunes talents à l’honneur dans le diptyque « Cav-Pag»
L’autre grand rendez-vous lyrique de cette nouvelle saison vichyssoise aura lieu le dimanche 5 avril, avec une soirée consacrée au diptyque Cavalleria Rusticana–Pagliacci. Outre l’occasion d’écouter quelques-uns des plus beaux airs de l’opéra vériste, ce spectacle en version scénique permettra de (ré)entendre de jeunes chanteurs qui s’étaient révélés lors de la 26ème édition du Concours international de chant du centre lyrique Clermont-Auvergne, en mars dernier. Lors de cette compétition, où le jury était présidé par la soprano Inva Mula, les sopranos françaises Chrystelle di Marco et Solen Mainguené avaient respectivement décroché les rôles de Santuzza et Nedda. Le baryton sud-coréen Dongyong Noh avait obtenu de jouer à la fois Alfio et Tonio. D’autres artistes avaient également obtenu leurs places dans cette production : le jeune ténor français Jean Miannay pour Beppe et le baryton sud-coréen Jiwon Song pour Silvio (Pagliacci), et la soprano française Ania Wozniak pour Lola (Cavalleria Rusticana). Non attribués au terme du concours, les rôles de Turridu et Canio ont finalement été confiés au ténor ukrainien Denys Pivnitsyki. La mezzo-soprano polonaise Gosha Kowalinska sera la Lucia de Cavalleria. Déjà accueillis à Vichy au mois d’août pour Les Pêcheurs de perles, l’orchestre de l’Opéra Eclaté, le chef Gaspard Brécourt et le metteur en scène Éric Perez reviendront au printemps prochain dans la cité thermale à l’occasion de cette représentation de « Cav-Pag ».
Outre ces deux grands opéras, la saison vichyssoise sera marquée par d’autres soirées lyriques prometteuses. Ce sera notamment le cas avec une représentation de la Neuvième symphonie de Beethoven, co-réalisée avec l’Orchestre d’Auvergne (devenu orchestre national en début d’année). Pour l’occasion, le Chœur régional d’Auvergne recevra le soutien du Chœur philharmonique de Ratisbonne, en Allemagne. Roberto Forès Veses dirigera la soprano canadienne Karina Gauvin, la mezzo italienne Josè Maria Lo Monaco, le ténor catalan David Alegret et le baryton allemand Jochen Kupfer. L’Orchestre d’Auvergne reviendra ensuite à Vichy pour y donner une représentation du Messie de Haendel (avec pour solistes la soprano Julia Doyle, l’alto Anna Harvey, le ténor Peter Hoare, et le baryton-basse Andreas Wolf).

« Un soir à l’opéra » avec l’Orchestre d’Harmonie de Vichy
Le dimanche 1er décembre, l’Orchestre d’Harmonie de Vichy (OHV), sous la baguette du chef Bruno Totaro, proposera une soirée entièrement dédiée à l’opéra. Au programme, notamment : des airs de Puccini (La Bohème, Turandot, Madame Butterfly, Tosca) et Verdi (Traviata, Otello). La phalange vichyssoise invitera deux solistes pour l’occasion : la soprano espagnole Ainhoa Zuazua Rubira, et le ténor Français Rémy Poulakis. La première a étudié à l’école supérieure de chant de Madrid (Espagne), puis à l’université de musique et d’art scénique de Vienne (Autriche) où elle a obtenu le diplôme supérieur en 2005. Elle a ensuite abordé toute une variété de rôles tant chez Haendel (Belinda dans Didon et Énée) et Mozart (Donna Anna) que Bellini (Juliette dans I Capuleti e i Montecchi) et Puccini (Mimi). Rémy Poulakis, formé à Saint-Étienne puis à Lyon, est lui déjà bien rôdé aux rôles verdiens (Radamès, Duc de Mantoue, Alfredo…). À noter que ce concert de l’Orchestre de l’harmonie de Vichy sera l’occasion de découvrir une suite symphonique sur des thèmes de La Bohème, orchestrée par le compositeur néerlandais Christiaan Janssen.
Enfin, les amateurs d’opérette auront aussi de quoi être comblés : la compagnie de théâtre lyrique Les Brigands et le Palazzetto Bru Zane viendront à Vichy présenter l’une de leurs dernières créations : une version particulièrement pétillante de « Yes », opérette en trois actes de Maurice Yvain.
Comme de coutume désormais, l’Opéra de Vichy reconduira aussi en fin de saison l’opération « Tous à l’Opéra », émaillée de nombreuses animations musicales. Au printemps dernier, plus de 3.000 personnes avaient pu y découvrir la magnifique salle dorée de la maison lyrique vichyssoise.