La situation s'enlise à l'English National Opera
Intérieur du Coliseum de l'ENO © DR
L'English National Opera serait en grande difficulté financière, au point de ne pas remplir ses obligations de paiement en avril 2017. L'Arts Council avait effectivement annoncé une baisse pour la période 2015-2018 de 30 % de sa subvention par an, soit 5 millions de livres en moins. Une situation qui paupérise la maison d'opéra londonienne, forcée de procéder à d'importantes coupes budgétaires.
« Toutes les maisons d'opéra doivent s'adapter ou mourir », avait ainsi déclaré Darren Henley, directeur de l'Arts Council, dans le Guardian du 16 février. Un point de vue approuvé par Cressida Pollock, directrice générale de l'ENO, pour qui sa maison doit « faire face à des choix difficiles ».
Le coût des productions à l'ENO a été revu à la baisse. Dix opéras seulement en total de prévus par saison avec une cession d'été hors-les-murs, afin de pouvoir privatiser un maximum la scène du Coliseum. Dans le viseur également, le chœur de l'ENO devra se séparer de quatre chanteurs et accepter une baisse de salaire de 39 % en signant des contrats de 9 mois et non plus d'un an. Après s'être mis en grève en février, les choristes de l'ENO ont décidé de refuser de chanter au premier acte de la production d'Akhnaten de Philip Glass, prévue du 4 au 18 mars.
La situation fait réagir le milieu artistique anglais. Dans une lettre publiée dans le Times en décembre dernier, le directeur musical de Covent Garden, Antonio Pappano, dénonçait déjà ce projet « qui menace de détruire l'English National Opera ».