La création mondiale composée par Hèctor Parra (né en 1976) s'intitule "Les Bienveillantes", du nom d'un roman polémique de Jonathan Littell, ayant reçu le Prix Goncourt en 2006 et centré sur la figure de l'officier SS Max Aue, qui vit sans soucis malgré ses crimes. L'occasion pour l'Opéra flamand de plonger dans la Seconde Guerre Mondiale, après la création Infinite Now dédiée à la Première. La mise en scène coproduite par Nuremberg et Madrid sera signée Calixto Bieito et Peter Rundel dirigera notamment le terrible anti-héros campé par Rainer Trost.

Tout au long de la saison, le programme alternera avec une parfaite symétrie des chefs-d'œuvre renommés et d'exotiques redécouvertes, de la deuxième et de l'avant-dernière décennie du XXe siècle : Cardillac de Paul Hindemith, d'après un proto-polar d'E.T.A. Hoffmann, avec un clin d'œil contemporain aux joailliers d'Anvers (où est donnée cette production mise en scène par Guy Joosten, dirigée par Dmitri Jurowski coproduite avec l'Ópera d'Oviedo) et avant cela Satyagraha, l'opéra consacré à Gandhi par Philip Glass et chorégraphié ici par Sidi Larbi Cherkaoui (coproduit par Bâle et l'Opéra Comique de Berlin).

Les cinq opéras puisés dans le répertoire sont tous des drames. Lohengrin de Wagner aura ouvert la saison à Gand dès le 20 septembre (avant de voyager à Anvers, sachant que tous les autres opus commenceront à Anvers pour aller à Gand par la suite, hormis Satyagraha réservé à Gand et Macbeth exclusivement à Anvers). Zoran Todorovich sera Lohengrin avec Liene Kinča pour son Elsa, dirigés par Alejo Pérez dans la mise en scène de David Alden (une coproduction avec Londres).

Place ensuite à deux opéras français religieux, exotiques et mythiques, d'abord avec Les Pêcheurs de perles de Bizet : Elena Tsallagova (Leïla), Charles Workman & Boris Statsenko (Nadir & Zurga) dirigés par David Reiland (qui fera ses débuts in loco) dans une mise en scène, une scénographie et un "concept" de FC Bergman (une coproduction avec Luxembourg et Lille). Puis, La Juive de Fromental Halévy incarnée par Corinne Winters avec Le Juif Éléazar Zoran Todorovich, La Princesse Eudoxie Nicole Chevalier et en Léopold Enea Scala, menés par Antonino Fogliani dans la vision de Peter Konwitschny.

Enfin, toujours dans le registre le plus terrible, Macbeth de Verdi avec le couple meurtrier incarné par Thomas Johannes Mayer et Marina Prudenskaya conduits par Paolo Carignani, mis en scène par Michael Thalheimer (une coproduction avec le Luxembourg et le Deutsche Oper am Rhein Düsseldorf).

Un Gala Angela Gheorghiu ouvrira la saison de concerts classiques pour un programme Verdi et Puccini dirigé par Ciprian Teodorascu en compagnie du ténor Teodor Ilincai et la saison sera bien entendue marquée par les chants traditionnels à Noël ainsi qu'un panorama classique pour enchanter le 1er janvier (avec Mozart, Händel, Bellini, Donizetti, Satie ou encore Nino Rota).