Sur ces photos, il est possible de distinguer au moins cinq décors différents : un salon, la prison, une assemblée, ainsi qu'un espace nu et un gymnase. Si les trois premiers peuvent facilement être rapprochés des actes III et IV, le doute reste permis quant à l'ordre dans lequel seront utilisés les deux derniers. Dans son interview donnée à Ôlyrix (à découvrir ici), le metteur en scène Krzysztof Warlikowski déclare construire le premier acte comme une réminiscence par Don Carlos de son humiliation à Fontainebleau dix ans plus tôt. Reste à savoir dans quel décor prendra donc place ce flashback. Il dit également vouloir représenter une "intrigue intime qui s’inscrit dans un univers monumental qui est celui de la vie de cour", ce qui est illustré par le contraste entre le salon du roi et les plateaux plus vastes que sont ceux de la prison et de l'assemblée.

Notons que les "stars parmi les stars" que sont Jonas Kaufmann et Sonya Yoncheva n'apparaissent pas sur les clichés des répétitions costumées (en couleur), au contraire d'Elīna Garanča qui appartient pourtant à la même distribution, ou Pavel Cernoch qui appartient à l'autre. Cela pourrait faire écho à une autre information apportée par le metteur en scène : les deux distributions ont dû être mélangées durant les répétitions du fait d'un virus ayant touché plusieurs chanteurs (l'Opéra de Paris, contacté par nos soins, assure cependant que tous les chanteurs sont à présent en bonne forme).

L'assemblée

L'assemblée (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Ce majestueux décor sera probablement utilisé pour le quatrième tableau de l'acte III : le roi, la cour, le clergé et une partie du peuple sont rassemblés pour assister à la mise à mort de députés flamands, jugés par l'Inquisition au cours d'un autodafé.

Le salon

Le salon : Ildar Abdrazakov et Elīna Garanča (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Dmitry Belosselskiy et Ildar Abdrazakov (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Ildar Abdrazakov et Elīna Garanča (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Elīna Garanča et Julien Dran (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Dmitry Belosselskiy et Julien Dran écoutent les indications du metteur en scène (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Le salon semble représenter le cabinet du roi (Ildar Abdrazakov), où sont reçus L'Inquisiteur (Dmitry Belosselskiy) et Eboli (Elīna Garanča) au cours du premier tableau de l'acte IV. On distingue également sur la troisième photo Elisabeth évanouie, mais aussi le Comte de Lerme (Julien Dran) sur les deux suivantes. Les costumes portés par les interprètes laissent également deviner une certaine modernité dans les choix stylistiques : les hommes portent des bretelles, les femmes des robes cintrées descendant sous les genoux, cheveux épinglés en chignons.

La prison

Ludovic Tézier rend visite au Don Carlos de Pavel Cernoch, emprisonné (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Ludovic Tézier (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

La prison (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

La prison est représentée par un grand espace dans lequel se trouve une cage où est enfermé Don Carlos (qui semble être chanté par Pavel Cernoch sur la première photo) après avoir tiré l'épée devant son royal père. Les photos semblent ainsi extraites du second tableau de l'acte IV : Rodrigue (Ludovic Tézier) y rend visite à Don Carlos (et y est assassiné) suivi de Philippe II, venu délivrer son fils, qu'il avait lui-même fait arrêter. Le roi est suivi du peuple, poussé à la révolte par Eboli, et qui prend la défense de l'infant.

Le gymnase

Le gymnase (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Warlikowski dirige ses interprètes féminines : Elīna Garanča et Sonya Yoncheva. (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Sonya Yoncheva et Elīna Garanča (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

L'utilisation faite du quatrième plateau est plus obscure : le nom de "salle de gymnastique" se distingue sur les photos des premières répétitions. Ce tableau rassemble au moins le chœur, Elisabeth et Eboli : il pourrait s'agir du second tableau de l'acte II ou bien du début de l'acte III.

Le plateau nu

Ludovic Tézier et Jonas Kaufmann (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Ludovic Tézier et Jonas Kaufmann (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Sonya Yoncheva et Ildar Abdrazakov (© Eléna Bauer - Opéra national de Paris)

Des scènes se passant sur un plateau presque nu pourraient s'intercaler entre les tableaux présentés par ailleurs. Parmi les accessoires visibles sur les photos : une table sur laquelle trône un buste qui pourrait être celui du Roi Philippe, ainsi qu'une mystérieuse statue représentant un cheval blanc. Ce plateau monumental pourrait ainsi accueillir les scènes de Fontainebleau (à l'acte I), mais aussi celles du cloître de Saint-Just (aux actes II et V).

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