Jonas Kaufmann contraint de faire faux bond à Cecilia Bartoli
Jonas Kaufmann explique ne pas s’être remis à temps d’un rhume et déclare n'être “toujours pas en état de chanter cette œuvre exigeante”. Il exprime par communiqué son regret de ne pas pouvoir participer à cette série de représentations de l'œuvre d'Umberto Giordano : “Je suis profondément attristé de devoir renoncer à chanter dans la production d’Andrea Chénier”, d’autant plus que ce rôle devait marquer ses débuts dans la Salle Garnier de l'Opéra de Monte-Carlo (il avait déjà été contraint d’annuler un récital en décembre 2016 à l’Auditorium Rainier III de Monaco). Et d’ajouter : “J’étais très impatient et fier de faire partie de la première saison de Cecilia Bartoli à Monaco et je suis vraiment désolé pour le public.” Cet opéra est en effet le deuxième dans la première année de programmation du mandat à Monte-Carlo de sa nouvelle Directrice, Cecilia Bartoli, en fonctions depuis le 1er janvier 2023. La mezzo-soprano italienne a ouvert sa première saison sur un ton baroque avec Alcina de Haendel, dans lequel elle avait elle-même incarné le rôle-titre (le compte rendu de cette production est à votre disposition sur Ôlyrix).
Ce n’est sans doute que partie remise pour le ténor allemand dont la volonté n’est visiblement pas en cause : “J’espère vivement que nous pourrons trouver dès que possible une autre occasion pour mes débuts à l’Opéra de Monte-Carlo !” et la directrice d’enchérir : “Je renouvelle mon invitation à Jonas et espère qu’il reviendra à Monaco le plus tôt possible.” Le ténor avait déjà été contraint d’annuler la dernière représentation d’Aïda de Verdi à l’Opéra d'État de Vienne le 24 janvier dernier (il avait été remplacé en Radamès par Jorge de León), ainsi que le récital qu’il devait donner au Palais des Arts de Budapest le 28 janvier. Il est désormais prévu que Jonas Kaufmann tienne deux rôles wagnériens au mois d’avril : celui de Tannhäuser au Grand Palais des Festivals de Salzbourg puis celui de Siegmund dans La Walkyrie au Théâtre San Carlo de Naples, avant une série de concerts, puis Andrea Chénier en mai à La Scala de Milan (il doit en outre se rendre dans l'Hexagone cet été pour une version concertante d'Otello au Festival d'Aix-en-Provence).
C’est donc pour sa part dans un délai particulièrement court que Martin Muehle a accepté de reprendre, à l’Opéra Monte-Carlo, le rôle d’Andrea Chénier, au grand bonheur de la Directrice des lieux : “Je remercie Martin Muehle pour sa disponibilité et lui souhaite, ainsi qu’au reste de la distribution qui travaille avec beaucoup d’enthousiasme ces dernières semaines, un grand in bocca al lupo” [littéralement dans la gueule du loup, une expression italienne pour souhaiter bonne chance, entre autres pour un spectacle, ndlr] !”. Cecilia Bartoli se réjouit de cette future première performance du ténor germano-brésilien à Monaco, et salue la diversité de son répertoire qui inclut déjà le rôle d’Andrea Chénier : “Martin Muehle est l’un des ténors spinto les plus attrayants de nos jours, avec un répertoire qui comprend des rôles héroïques de Verdi, Wagner et les compositeurs du vérisme. Il a déjà incarné Andrea Chénier avec grand succès au Deutsche Oper de Berlin et dans plusieurs opéras italiens.”
Le spectacle, dirigé par Marco Armiliato dans une mise en scène de Pier Francesco Maestrini, (dont nous vous avons rendu compte à Tours, Nice et Malaga) réunira à Monte-Carlo aux côtés de Martin Muehle les voix de Claudio Sgura (Carlo Gérard), Maria Agresta (Maddalena de Coigny), Fleur Barron (Bersi), ou encore Annunziata Vestri (La comtesse de Coigny).
Le reste de cette saison monégasque affiche d’autres noms étoilés : Aida Garifullina, Javier Camarena, Plácido Domingo pour La Traviata (dans la mise en scène du précédent directeur Jean-Louis Grinda), Philippe Jordan à la baguette des Noces de Figaro, ou encore Rolando Villazón pour mettre en scène Levy Sekgapane, Nicola Alaimo, Ildar Abdrazakov et la maîtresse des lieux Cecilia Bartoli dans Le Barbier de Séville.