Au micro de l'émission Musique matin présentée par Jean-Baptiste Urbain, Olivier Py explique avoir appris la nouvelle “avec une très très grande joie”, mais reconnaît d’ores et déjà que “la responsabilité est énorme”. Pour l'ancien Directeur du Théâtre de l’Odéon et du Festival d’Avignon, c'est d'abord l'occasion de revenir sur ses premiers souvenirs du Châtelet, ceux d'un étudiant en 1984 mais en mêlant déjà le passé (de cette institution) et le projet (de son mandat à venir) : “C’est le théâtre où l’on pouvait entendre toutes les musiques et voir toutes les formes” : de Barbara aux Maîtres-Chanteurs comme il le rappelle bien en disant que cet "éclectisme", ce "grand écart" lui correspondent. Des souvenirs en forme donc déjà de manifeste artistique pour le Directeur : “Il y a diverses manières d’écouter de la musique, et puis, surtout, toutes les musiques” et Olivier Py de citer la danse, le théâtre ou encore l’image. C’est ce parti pris, auquel il dit adhérer, qu’il souhaite continuer à développer dans un projet artistique qu’il veut “international, musical et populaire” résonnant bien entendu avec son profil : celui d'un homme de théâtre, musicien, ayant dirigé le Festival d'Avignon (manifestation aux dimensions mondiales et cosmopolites, fondée par Jean Vilar, figure de proue du Théâtre Populaire).

“Inventer un théâtre populaire musical”

indisciplinaire

C’est à l’image de son travail artistique qu’Olivier Py envisage ce nouveau poste de direction, ses mises en scène -dont certaines seront présentées au Châtelet- prenant soin de croiser les références (un panorama de son univers esthétique est disponible à travers nos comptes-rendus -et interviews- sur Ôlyrix). Évoquant le lien historique, “extraordinaire”, unissant le Théâtre du Châtelet à son public, Olivier Py exprime son ambition de “réinventer le théâtre populaire au Châtelet”, et plus encore, d’“inventer un théâtre populaire musical”. Selon lui, cette popularité passe par la diversité de styles et de formes au programme : “de l’opéra, de l’opérette, de la comédie musicale, des concerts, du théâtre, du théâtre avec de la musique, de la danse”, et d'ajouter : “il faut être absolument pluridisciplinaire, je dirais même indisciplinaire”. C’est d’ailleurs fidèle à ce principe qu’Olivier Py a dirigé le Festival d’Avignon de 2013 à 2022, lequel a atteint son taux maximal de fréquentation pendant son mandat (juste avant le Covid).

Re-Construire après une “période troublée”

Olivier Py aborde d'ailleurs les difficultés financières liées à la pandémie : les deux prochaines saisons du Châtelet a minima seront contraintes par la situation. Il précise que les chiffres parus décrivant le déficit de la salle parisienne relèvent de la rumeur, et affirme que “le déficit à ce jour est inférieur à quatre” (millions d’euros). Admettant que la maison “a eu des difficultés, a été accidentée” -mais tout en soulignant que c'est le cas pour tous les théâtres, en particulier les théâtres lyriques, et certes le déficit du Châtelet n'est pas comparable à celui de l'Opéra de Paris. Il projette avec ses équipes de “tout mettre en place pour retrouver une stabilité financière” et insiste sur le fait que le public est resté au rendez-vous, or : “le public, c’est la santé d’un théâtre”. 

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“J’ai été nommé, ce n’est pas moi qui ai fait la nomination”

Le nouveau Directeur du Châtelet interrogé sur les réactions suscitées par sa nomination (que notre autre article vous résume également) assure que “les questions de genre ont été absentes dans le choix de cette nomination” et que la procédure a été respectée “à la perfection”.

Ayant pris ses fonctions dès l'annonce de sa nomination, le 1er février 2023, Olivier Py assumera sa première programmation complète pour la saison 2024-2025. Notre précédent article, sur le départ en juin dernier du deuxième co-Directeur, rappelait déjà que “Les saisons artistiques 2022-2023 et 2023-2024 permettront au public de découvrir, entre autres propositions de programmation, de grandes comédies musicales, des créations originales, ainsi que des spectacles co-présentés avec le Théâtre de la Ville.”