Camille Saint-Saëns, un esprit libre s’expose à l’Opéra Garnier
Personnalité aux multiples visages, incontournable au plan musical tout au long de sa très longue vie, Camille Saint-Saëns (1835-1921) connut une gloire internationale qui s’est ensuite diluée dans le temps pour mieux se régénérer ces dernières années durant lesquelles son œuvre connaît un renouveau certain. De celui qui a vécu « l’enfance de Mozart et la vieillesse du Titien », la postérité a conservé à tort le visage d’un homme parfois aigri et aux idées dépassées. En devenant une Institution, ses apports importants à l’histoire de la musique française ont été malmenés, voire moqués. Cet homme nomade, très souvent en voyage, assez mystérieux de fait, a heureusement choisi de préserver son legs artistique. La BnF conserve en son sein plus de 600 pièces recensées : partitions, lettres, photographies précieuses, tableaux et gravures. La ville de Dieppe, à laquelle le compositeur fut fort attaché, conserve pour sa part dans le musée qui lui est consacré, sa correspondance, ses souvenirs et objets issus de la donation qu’il fit à la fin du 19ème siècle.
L’exposition parisienne propose de parcourir, via plus de 200 pièces exposées et pour une bonne part inédites, la vie et la carrière de Camille Saint-Saëns. Trois sections complémentaires, dominées par des portraits du compositeur représentés à plusieurs étapes de sa vie, ont été élaborées. La première délimite les années de formation de l’enfant prodige virtuose du piano, né en 1835, et montre ses premières compositions. Il est alors protégé par Charles Gounod et la cantatrice de Pauline Viardot. La seconde section qui couvre les années 1850 et les suivantes est marquée par sa double carrière, de compositeur qui ne cesse de s’affirmer et d’interprète. À 22 ans seulement, il est nommé à la tribune de l’orgue de l’église de la Madeleine, la plus prestigieuse de la capitale. Compositeur prolifique, Saint-Saëns se lance par ailleurs dans l’enseignement. Gabriel Fauré et André Messager figurent parmi ses élèves. La dernière partie s’intéresse à ce pionnier de la redécouverte de la musique de Bach et de Rameau, mais aussi à l’activité intense qu’il ne cesse de déployer notamment par la création de la Société Nationale de Musique et comme chef de file de l’École française de musique. Ses voyages en Orient et en Occident sont bien entendu évoqués. Une part importante de l’exposition est dédiée à Saint-Saëns et la scène lyrique, avec une présentation de ses grands ouvrages, dont en premier lieu Samson et Dalila.
Un superbe livre-catalogue intitulé "Saint-Saëns, Un esprit libre" a été conjointement édité par les deux institutions partenaires. Placé sous la direction de l’éminente spécialiste du compositeur, Marie-Gabrielle Soret, il regroupe une vaste iconographie ainsi que textes rédigés par des musicologues passionnés comme Fabien Guilloux, Catherine Massip, Michael Stegemann, Denis Herlin et Mathias Auclair pour la partie lyrique, entre autres intervenants. Un colloque international, coorganisé par la Sorbonne et la BnF, se tiendra à Paris du 6 au 8 octobre prochain, intitulé Saint-Saëns d’un siècle à l’autre/héritage/réception/interprétation. Pour sa part, la ville de Dieppe propose une exposition complémentaire dénommée "Camille Saint-Saëns - Paris, Dieppe, Alger", trois villes qui lui tenaient particulièrement à cœur.
#Expo #SaintSaëns Du 25 juin au 10 octobre, lOpéra de Paris sassocie à @laBnF pour célébrer Camille Saint-Saëns à loccasion du centenaire de sa disparition. "Saint-Saëns" : un esprit libre", une exposition à découvrir au Palais Garnier : https://t.co/IvCGLpCFVB pic.twitter.com/DVoYb3dmgI
— Opéra de Paris (@operadeparis) 18 juin 2021