Musiques en fête : Verdi par Béatrice Uria-Monzon
Créé en 1862 au Théâtre Bolchoï Kamenny de Saint-Pétersbourg, La Force du Destin de Verdi sublime l'art du bel canto sur fond d'une intrigue profondément tragique. L'accomplissement du meurtre du marquis de Calatrava, père de Leonora (qui maudit sa fille à l'heure funèbre), par Don Alvaro, amant de cette dernière, enclenche en effet une mécanique de mort et de violence dans laquelle tous les personnages sont impliqués.
Béatrice Uria-Monzon interprète aujourd'hui l'air "Pace, pace mio Dio", supplication du personnage de Leonora extraite du chef-d'œuvre verdien :
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Voici le texte du livret :
Pace, pace, mio Dio!
Cruda sventura
m'astringe, ahimè, a languir;
come il dì primo
da tant'anni dura
profondo il mio soffrir.
L'amai, gli è ver!
Ma di beltà e valore
cotanto Iddio l'ornò,
che l'amo ancor,
né togliermi dal core
l'immagin sua saprò.
Fatalità! Fatalità! Fatalità!
Un delitto disgiunti n'ha quaggiù!
Alvaro, io t'amo,
su nel cielo è scritto:
non ti vedrò mai più!
Oh, Dio, Dio, fa ch'io muoia;
ché la calma può darmi morte sol.
Invan la pace qui sperò quest'alma
in preda a tanto, a tanto duol.
... et sa traduction française :
Donne-moi la paix, la paix, mon Dieu,
une cruelle infortune
me contraint, hélas, à languir ;
ma souffrance.
après tant d'années.
est aussi vive qu'au premier jour.
Je l'aimais, c'est vrai.
Mais Dieu l'avait paré
de tant de beauté et de vertus
que je l'aime encore
et que je ne puis arracher
son image de mon cœur.
Fatalité ! Fatalité !
Un crime nous a séparés, ici-bas !
Alvaro je t'aime,
mais il est écrit au ciel
que je ne te reverrai plus jamais
Oh, Dieu, Dieu fais moi mourir,
car la mort seule pourra m'apporter l'apaisement.
C'est en vain que mon âme, éperdue de douleur,
espère trouver ici la paix.