Musiques en fête : Donizetti par Chloé Chaume
Gaetano Donizetti (1797-1848) compose La Fille du régiment entre 1838 et 1840 sur un livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges (connu sous le nom de Henri de Saint-Georges) et Jean-François Bayard. Pour ce livret, les deux hommes ne sont pas partis de sources préexistantes mais ont inventé de toute pièce l'histoire d'amour d'une vivandière et d'un Tyrolien dans un environnement militaire.
À partir de 1830, la mode dans les théâtres parisiens est à l'épopée impériale à travers la mise en scène des campagnes napoléoniennes. Cet engouement pour Napoléon Ier reprend de plus belle en 1840 lorsque les cendres de ce dernier sont déposées aux Invalides. Le sentiment patriotique alors au plus haut est nourri par la décadence de l'Empire ottoman qui pousse Louis-Philippe Ier à former une alliance avec ses voisins, l'Angleterre et l'Allemagne, pour empêcher toute déclaration de guerre.
Cet opéra raconte l'histoire de Marie, recueillie enfant et élevée par le vingt-et-unième régiment. Devenue vivandière, elle tombe amoureuse de Tonio et souhaite l'épouser. Mais une parente, la Marquise de Berkenfield, resurgit et arrache la jeune fille au monde militaire.
Dans cette aria, interprétée par Chloé Chaume, Marie doit quitter le régiment dans lequel elle a grandi.
Il faut partir mes
bons compagnons d'armes,
Désormais, loin
de vous m'enfuir !
Mais par pitié
cachez-moi bien vos larmes,
Vos regrets pour
mon cœur, hélas !
Ont trop de
charmes !
Il faut partir !
Ah ! par pitié
cachez-moi votre souffrance,
Adieu !
Il faut partir !
Adieu !
Vous que, dès mon
enfance,
Sans peine,
j'appris à chérir,
Vous, dont j'ai
partagé le plaisir,
La souffrance, au
lieu d'un vrai bonheur,
On m'offre
l'opulence
Il faut partir !
Ah! par pitié
cachez-moi votre souffrance,
Adieu !