Le peintre déguisé
Sur les conseils d'Alfred de Vigny, Berlioz se passionne pour les mémoires de Benvenuto Cellini. Il admire autant qu'il se reconnaît dans le dessinateur, orfèvre, fondeur, médailleur, sculpteur et écrivain de la Renaissance italienne. Les deux artistes, qui se pensaient tous deux incompris, étaient connus à travers l'Europe pour leurs talents et leurs tempéraments, produisant des chefs-d'œuvre avec fougue, accédant à des postes officiels et des statuts reconnus mais pour mieux tomber en disgrâce, se croyant (parfois à raison) persécutés par des complots artistiques et politiques. Berlioz rédigera d'ailleurs lui aussi ses Mémoires (publiées de manière posthume pour y dévoiler les cabales et les intrigues dont il est victime, mais aussi pour révéler les sources et les enjeux de son art). Benvenuto Cellini permet d'ailleurs à Berlioz de traiter des rapports entre sa passion (l'art et l'amour) et de son aversion tout aussi absolue (les institutions officielles) : Benvenuto Cellini doit réaliser une sculpture de Persée commandée par le Pape, ce qui suscite la jalousie de l'artiste académique Fieramosca (d'autant qu'il est promis à Teresa, alors que celle-ci est éprise de Benvenuto Cellini).
Retrouvez aujourd'hui l'air "Seul pour lutter, seul avec mon courage" interprété par Nicolai Gedda :
Le ciseleur Cellini et Teresa, la fille du trésorier du Pape, Balducci, s'aiment. Mais Balducci méprise Cellini et souhaiterait donner sa fille à un sculpteur, Fieramosca. Dans cette aria située à l'Acte III, Cellini se lamente sur la dureté de sa vie (« Seul pour lutter, seul avec mon courage »).
Retrouvez également un extrait de cet ouvrage porté par John Osborn dans le rôle-titre, "ambassadeur du répertoire français" éclatant cette saison à l'Opéra de Paris :