L'envoûtement du carillon
À côté d'œuvres tournées vers la métaphysique (Le Septième Sceau) ou vers l'introspection psychologique (Persona), le réalisateur Ingmar Bergman aborde La Flûte enchantée de Mozart, dont il propose une adaptation cinématographique en langue danoise en 1975. 2 ans de préparation et 9 mois de tournage lui seront nécessaires pour venir à bout de cet ouvrage. In fine, le réalisateur signe une œuvre magistrale dont le renom est immédiat et dont la postérité est assurée.
Découvrez deux extraits de ce film : le premier air de Papageno ("Der Vogelfänger bin ich ja") et l'envoûtement de Monostatos par le carillon magique.
"Der Vogelfänger bin ich ja" (littéralement, « Oui, je suis l’oiseleur ») est l'un des grands airs de Papageno avec "Ein Mädchen oder Weibchen wünscht Papageno sich" (« Une femme, une petite femme, voilà le vœu de Papageno ») et le duo avec Papagena. En voici la traduction :
Oui, je suis l'oiseleur,
toujours joyeux, holà hoplala !
moi, oiseleur, suis connu
des jeunes et vieux dans tout le pays.
Je sais poser des pièges,
je reconnais tous les sifflets.
Voilà pourquoi je suis joyeux :
tous les oiseaux sont à moi !
Oui, je suis l'oiseleur,
toujours joyeux, holà hoplala !
Moi, oiseleur, je suis connu
des jeunes et vieux dans tout le pays.
Si j'avais un filet pour attraper les filles,
je les attraperais par douzaines pour moi seul !
Je les enfermerais chez moi,
et elles seraient toutes à moi.
Et lorsque toutes les filles seraient à moi,
j’achèterais gentiment des sucreries
et à ma préférée
je les donnerais.
Elle m'embrasserait tendrement,
Alors elle serait ma femme et moi son mari.
Elle dormirait à mes côtés
et je la bercerais comme une enfant.
Dans cet extrait, Pamina et Papageno fuient le palais. Monostatos est à leur poursuite. et finit par les rattraper. Afin de lui échapper, Papageno joue de son carillon magique. Monostatos et les esclaves qui l’accompagnent se mettent à danser, puis disparaissent (« Schnelle Füße, rascher Mut »).