Révéler l'infidélité
Lorsque Mozart propose à Da Ponte, abbé de son état, d'adapter Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, la pièce fait l'objet de nombreuses polémiques et est interdite par l'empereur Joseph II. Écrite en 1778 et longtemps censurée en France, la comédie de Beaumarchais préfigure les contestations des classes populaires en dénonçant les privilèges de la noblesse. Conçu en secret en 1786 et achevé en six semaines, le livret des Noces, dont les propos sont adoucis par rapport à ceux de la pièce de théâtre, reçoit pourtant l'aval de l'empereur, notamment grâce à l'influence de Da Ponte.
L'opéra remporte un franc succès lors de sa création : plusieurs numéros sont bissés à plusieurs reprises. Toutefois, il ne fut représenté que neuf fois à Vienne au cours de l'année 1786 avant d'être retiré de l'affiche, rejeté par l'aristocratie en raison de la dimension subversive du sujet. C'est à Prague où Mozart se rend alors, que la réception des Noces fut la plus unanime, y compris auprès de la noblesse : le succès remporté dans cette capitale fut tel qu'il déboucha sur la commande du deuxième ouvrage de Da Ponte et Mozart, Don Giovanni par le Staatsoper de Prague.
Retrouvez la mezzo-soprano Cecilia Bartoli et la soprano Renée Fleming sous la direction de James Levine dans une production jouée en 1998 au Metropolitan Opera.
Dans cet air (« Canzonetta sull'aria »), la comtesse aide Suzanne à rédiger un billet pour tendre un nouveau piège à son mari, le Comte Almaviva, qui souhaite séduire cette dernière.
En voici le livret :
Sull'aria
Che soave zeffiretto
Questa sera spirerà
Sotto i pini del boschetto.
Ei già il resto capirà.
Retrouvez les précédents épisodes de notre série consacrée aux grands duos lyriques :
1. Revendiquer sa liberté
2. Grâce baroque
3. Rêve d’évasion
4. Une confession
5. Amour nocturne
6. La cage de feu
7. Unisson des cœurs