Mille heures avec le bel Abbado
Si nous devions filmer l'opéra Luisa Miller, nul doute que les images accompagnant l'ouverture s'attacheraient à montrer toutes les menaces qui pèsent sur les protagonistes de l'histoire, comme autant d'épées de Damoclès. En effet, cette ouverture ne suit pas les canons du genre, qui veulent que l'on retrouve sous une forme convenue un résumé de l'histoire qui s'apprête à être contée. Le plus souvent, les mélodies préfigurent d'ailleurs les thèmes abordés par la suite. Ici, rien de tel : le morceau est taillé d'un seul tenant sur un rythme et une tonalité évoquant l'angoisse qu'auront à subir les personnages. Les accords utilisés sont d'ailleurs distillés, cachés dans l'oeuvre, tels l'angoisse chevillée au corps de Luisa et de son amant, Rodolfo.