Toccata : quesaco ?
Lorsque Monteverdi écrit l'Orfeo en 1607, il s'agit de l'un des tous premiers opéras de l'histoire : le modèle de l'ouverture d'opéra tel qu'il a été pratiqué au cours des siècles suivants n'a pas encore été théorisé. Il ne s'agit donc pas là d'une ouverture à proprement parler, mais d'une introduction constituée d'une fanfare répétée trois fois.
Monteverdi lui donne le nom de Toccata. Or une toccata (ou toccate) est généralement une pièce musicale virtuose composée pour clavier (orgue ou piano, le plus souvent) et donnant lieu à une part d'improvisation. S'affranchissant de ces contraintes, Monteverdi compose donc ici une toccata orchestrale, sans clavier mais avec trompettes, et où chaque note est écrite, nous apportant donc là un superbe contre-exemple.
Dans le prologue (qui suit l'introduction), l'Esprit de la Musique vante le chant d'Orphée, dont la beauté parvient à charmer les hommes et les dieux, et à déplacer des montagnes.