L'Iliade à l'Opéra : Les Troyens
Les Troyens de Berlioz est un Grand Opéra, si grand qu'il en réunit deux : La Prise de Troie d'après L'Iliade d'Homère et, d'après la suite qu'est L’Énéide de Virgile, Les Troyens à Carthage. D'ailleurs, seule cette seconde partie (actes III, IV et V de l'opus entier) est d'abord créée, le 4 novembre 1863 au Théâtre lyrique à Paris et il faudra ensuite attendre le 6 février 1920 pour que l'intégralité de l'œuvre soit enfin représentée en une seule soirée, au Théâtre des Arts de Rouen.
La Prise de Troie est dédiée à la figure féminine de Cassandre (dont les terribles prophéties ne sont pas crues), tandis que Les Troyens à Carthage sont consacrés à Didon (que vous retrouverez dans notre série sur L'Enéide, après celles sur L'Illiade et L'Odyssée).
L'Air du Jour, « Non, je ne verrai pas la déplorable fête » se situe à la fin du 1er acte de l'opéra. La soprano Anna Caterina Antonacci incarne ici Cassandre, accompagnée par l'Orchestre Révolutionnaire et Romantique de Sir John Eliot Gardiner. L'air sonne comme un appel à l'aide, rempli d'angoisse, il est une vaine exhortation au courage et à la lucidité des Troyens. Cassandre se révolte contre son peuple qui "s'envire, en espoir d'un brillant avenir, ce peuple condamné, que rien, hélas, n'arrête !". Elle raconte la tristesse, le désespoir de voir ses prédictions se réaliser, et l'immense désolation que de voir son peuple disparaître.
Rendez-vous demain pour notre prochain épisode sur L'Iliade et durant toute cette double série aller-retour avec L'Odyssée