Phaéton à l’Opéra de Nice : Théone, l’aimée
Théone, fille du dieu Protée et qui aime Phaéton nous est présentée dans toute sa resplendissance par le metteur en scène Eric Oberdorff : “Théone est tellement jeune, belle, désirable. Elle a tout pour elle et est tant amoureuse de Phaéton qu’elle s’y fourvoie : elle est en quête d'amour absolu et s’y engage absolument avec toute sa naïveté et sa passion. Elle a ce feu pour dévorer la vie. Elle est formidable avec ses cris du cœur. Tout ce qu’elle fait n’est que passion, c’est à la fois extraordinaire et dangereux.
Si seulement Phaéton avait ne serait-ce qu’un instant de lucidité pour voir l’amour d’une telle femme (et il semble parfois sur le point de s’en rendre compte), il atteindrait peut-être même son but (mais il est incapable de prendre quelque recul que ce soit sur la situation).”
Deborah Cachet qui l’incarnera à Nice nous la présente à son tour : “Théone est une femme intelligente mais qui malheureusement se laisse guider par son amour pour Phaëton. Elle est très sensible. Même quand Phaëton essaye de la convaincre qu’il l’aime et qu’il n’y a personne d’autre pour lui, elle sent que quelque chose n’est pas juste. Elle n’est pas naïve et demande d’être respectée. Elle préfère connaître la vérité même si cela doit lui faire du mal. Phaëton lui dit qu’il l’aime mais il pense plus à son propre égo qu'à l'amour et il veut donc se marier avec Libye car elle est la fille du Roi d’Egypte. La couronne lui est plus importante que l’amour. Théone ne comprend pas comment Phaëton peut choisir une vie sans amour et essaye de le convaincre de rester avec elle mais sans succès. Quand elle apprend que Phaëton veut se marier avec Libye, non par amour mais pour le trône, elle est furieuse et elle explose. Elle demande aux dieux de tuer Phaëton mais quelques secondes plus tard elle le regrette et elle sait que même si Phaëton ne veut plus d’elle, elle l’aimera toujours.
Le rôle est très intéressant à interpréter pour toutes les émotions que traverse Théone dans cet opéra (amour, tristesse, colère, etc.). Les enjeux sont d’en bien montrer la sensibilité sans se laisser trop guider par sa colère ou sa jalousie dans certaines scènes. Je ne voudrais pas la montrer comme jalouse mais sincère, avec ses très belles pages chantées. Théone a quelques grands airs dans l’opéra, notamment “Il me fuit, l’inconstant” et “Ah Phaëton, est-il possible que vous soyez sensible pour une autre que moi”. Ce sont des pages emplies d’émotions avec de belles lignes vocales, mais Théone explose aussi dans son récitatif le plus dramatique de l’opéra.”
Isabelle Druet interprète "Il me fuit, l'Inconstant" et “Ah ! Phaéton est-il possible” avec Les Talens Lyriques (Christophe Rousset) :
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1. Le Plateau héliocentrique
2. Phaéton
3. Climène
4. Théone
5. Merops et Saturne
6. Libye
7. Epaphus
8. Triton, le Soleil et la Terre
9. Protée et Jupiter
10. L’Orchestre et le Chant de Lully