3. La Passion de Simone

« Le triomphe de l’art est de conduire à autre chose que soi ». Simone Weil

Quand Kaija Saariaho quitte sa Finlande natale pour s’installer en Allemagne et poursuivre ses études, elle apporte avec elle un livre sur l’orchestration et La Pesanteur et la Grâce de Simone Weil. Figure importante de sa vie, elle lui inspire un oratorio, drame lyrique sur un sujet religieux, en 15 tableaux en forme de Passion chrétienne où chaque étape est une station du Chemin de la Croix. Elle collabore de nouveau pour cela avec ses complices Amin Maalouf et Peter Sellars, qui offre une mise en scène dépouillée pour mieux explorer la vie et les écrits de la philosophe et mathématicienne morte à 34 ans.

L’oratorio est créé le 26 novembre 2006 au Jugendstiltheater à Vienne dans le cadre de la première édition du festival créé par Peter Sellars, le New Crowned Hope festival, qui proposa la même année la création d’un opéra de John Adams.

Composé pour chœur, soprano solo, voix parlée, orchestre et électroniques, fait notamment d’aphorismes de Simone Weil préenregistrés, une version de chambre et sans électronique a également été créée par la compositrice en 2013 au Théâtre de Bratislava pour 19 musiciens et quatre voix solo pour chaque tessiture en remplacement du chœur, avec Karen Vourc’h dans le rôle principal.

Découvrez la station 7 de La Passion de Simone interprétée par Dawn Upshaw, rappelant cette citation de Simone Weil qui suggère l’importance de la musique : « Un esprit enfermé dans le langage est en prison ».

Rendez-vous demain et toute cette semaine cette semaine d’ #Airdujour sur 5 œuvres lyriques de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho.