À l’instar du Fidelio de Beethoven sur lequel nous revenions hier, Christa Ludwig s’est efforcée de se surpasser en prenant des rôles toujours plus exigeants (et aigus) pour sa voix. L’un d’entre eux est celui de la Teinturière dans La Femme sans ombre de Richard Strauss, sur un livret d’Hugo von Hofmannsthal. Nécessitant un imposant orchestre, l’opéra est créé le 10 octobre 1919 à l'Opéra d’État de Vienne.

Après l'avoir déjà repris à Vienne en 1943, le chef d'orchestre Karl Böhm l'inscrit au programme à la fin de l'année 1955 des galas de réouverture de l'Opéra d’État de Vienne, dix ans après son bombardement. Le succès est tel que dans la foulée, il en réalise le premier enregistrement discographique pour Decca, avec notamment Léonie Rysanek et Hans Hopf.

Christa Ludwig enregistrera pour sa part deux mémorable Teinturières, une fois avec Herbert von Karajan en 1964, puis avec Karl Böhm en 1974.

Elle interprète cet opéra de nombreuses fois à Vienne, et c'est avec La Femme sans ombre que le public de l'Opéra de Paris la découvre en 1972, pour ensuite profiter de ses prestations presque chaque année jusqu'en 1987.

Elle triomphe dans cet opus en Autriche, en France, mais également aux États-Unis, comme en 1966 au Metropolitan Opera House de New York sous la direction de Karl Böhm qui mène ici un duo mémorable de l’acte III entre Christa Ludwig et Walter Berry :

Rendez-vous demain et chaque jour de la semaine pour un nouvel épisode de cette série #AirduJour "5 grands rôles de Christa Ludwig" en hommage à la grande mezzo disparue le 24 avril 2021.