Série Christa Ludwig : Episode 9, La Crise
"Pendant 50 ans, je n'ai pensé qu'à mes cordes vocales jour et nuit"
La mère de Christa Ludwig était une mezzo qui avait perdu sa voix en chantant du répertoire contralto et soprano, et cette dernière, qui s’est occupée de la carrière de sa fille Christa jusqu’à sa mort, lui a constamment rappelé la nécessité de protéger sa voix, jusqu'à risquer de transformer cette nécessité en obsession.
Mais
malgré le soin apporté
à sa voix, Christa Ludwig a subi des dommages à ses cordes vocales au
début des années 1970, qui l'ont forcée à annuler de nombreuses
performances, et même des parties de saisons.
De grands rôles comme celui de la princesse Eboli dans Don Carlo ou Lady Macbeth participeront à cette crise vocale, puisque c’est à Salzbourg en été 1975 qu'elle se déclare, dès la première représentation de Don Carlo dirigé par Herbert von Karajan. Christa Ludwig incapable de chanter la dernière note aiguë du redoutable air de bravoure d'Eboli « O don fatale » part alors, laissant tout tomber. Elle sera formelle, sa voix n’a plus jamais été la même, également en raison de sujets sur lesquels elle contribue à lever le tabou :
« Toute ma vie, j'ai pris des
pilules pour ne pas avoir mes règles et chanter. Quand j'étais
enceinte de mon fils, j'ai caché mon ventre sous un manteau. C'était
une autre époque. »
Voici l’air « O don fatale » de Don Carlo, interprété par Christa Ludwig à l'Opéra d’État de Vienne en 1967 sous la direction de Berislav Klobucar.
Rendez-vous demain pour le dernier épisode de cette semaine dans cette série mensuelle #AirduJour "Christa
Ludwig au sommet" en hommage à la grande mezzo disparue
le 24 avril 2021.