Le Barbier de Séville composé par Rossini est un chef-d’œuvre de l’opéra (bouffe italien). Musicien virtuose dès sa plus tendre enfance, Rossini s’est évertué à briser les codes de l’opéra italien. Avant lui, les compositeurs ont l’habitude d’alterner les arias et les duos. Les formes sont figées. Avec Rossini, les formules les plus diverses se succèdent, notamment dans Le Barbier de Séville où les duos, trios, quatuors et arias offrent un spectacle en perpétuel mouvement. Una Voce poco fa est l’aria le plus célèbre de cet opéra.

À Séville, la jeune et belle Rosina, pupille du docteur Bartolo, invite le Comte Almaviva à se présenter à elle, ce qu’il fait dans une sérénade, en prétendant être pauvre et amoureux. Sous le charme, elle chante son amour pour lui, et sa détermination à échapper à son tuteur.

Una voce poco fa qui nel cor mi risuonò. Il mio cor ferito è già e Lindoro fu che il piagò. Si, Lindoro mio sarà, Io giurai, la vincerò. Il tutor ricuserà, io l'ingegno aguzzerò, alla fin s'accheterà, e contenta io resterò. Si, Lindoro ecc. Io sono docile, son rispettosa, sono obbediente, dolce, amorosa, mi lascio reggere, mi fo guidar. Ma se mi toccano dov'è il mio debole, sarò una vipera, sarò, e cento trappole prima di cedere farò giocar. Io sono docile, ecc.

Il a suffi d'une voix qui retentit dans mon cœur, mon cœur est déjà pris et c'est Lindor qui l'a ravi. Oui, Lindor sera mien, je le jure, je vaincrai ! Le tuteur refusera, mais mon ingéniosité saura bien le désarmer, et j'aurai satisfaction. Oui, Lindor, etc. Je suis docile et respectueuse, obéissante, douce, amoureuse... Je me laisse conduire et gouverner. Mais si l'on attaque ma volonté, je serai comme une vipère et je ferai jouer cent obstacles avant de céder. Je suis docile, etc.