Les animaux à l'opéra : réchauffer un serpent en son sein
Un nouveau serpent siffle et persifle dans nos têtes : dans l'oratorio (opéra religieux traditionnellement non mis en scène mais qui sera prochainement repris au Théâtre du Châtelet dans la mise en scène de Barrie Kosky), Saül composé par Haendel pour Londres en 1739. Saül, premier roi d'Israël (chanté par la voix la plus grave, de basse) est jaloux de son fils David (le fameux héros biblique de David et Goliath, ici chanté par la voix opposée de son père : un contre-ténor).
Saül chante le serpent de la jalousie qui le dévore et compare son fils au serpent qu'il recueille en son sein, qu'il réchauffe et fait revivre puis qui le mord en retour.
A serpent, in my bosom warm'd,
Would sting me to the heart:
But of his venom soon disarm'd,
Himself shall feel the smart.
Ambitious boy! Now learn what danger
It is to rouse a monarch's anger!
Saul
Un serpent réchauffé en mon sein,
Me mordrait au cœur:
Mais il ressentirait lui-même bientôt Que son venin est désarmé
Enfant présomptueux ! Apprends maintenant le danger
D'éveiller la colère d'un monarque !