Les animaux à l'opéra : Orfeo, le serpent, la mort d'Eurydice
In un fiorito prato con l'altre sue compagne, giva cogliendo fiori per farne una ghirlanda a le tue chiome, quando angue insidioso, ch'era fra l'erbe ascoso, le punse un piè con velenoso dente: ed ecco immantinente scolorirsi il bel viso e ne' suoi lumi sparir que' lampi, ond'ella al sol fea scorno. Allor noi tutte sbigottite e meste le fummo intorno, richiamar tentando gli spirti in lei smarriti con l'onda fresca e coi possenti carmi; ma nulla valse, ahi lassa! ch'ella i languidi lumi alquanto aprendo, e te chiamando Orfeo, dopo un grave sospiro spirò fra queste braccia, ed io rimasi pieno il cor di pietade e di spavento
Dans un pré fleuri Avec ses compagnes Elle alla cueillir des fleurs Pour faire une guirlande de ses cheveux, Quand un serpent trompeur Qui se cachait dans l’herbe, Mordit son pied avec des crocs empoisonnés. Et aussitôt son visage blond pâlit et dans ses yeux Cette lumière qui éclaire le soleil s'estompe. Puis nous tous, effrayés et chagrinés, Réunis autour d'elle, essayent de rappeler les esprits qui s'évanouissaient en elle, Avec de l'eau douce et des charmes puissants, Mais en vain, ah hélas, Car elle ouvrit un peu ses yeux défaillants, Et vous appelant, ORFEO, Après un profond soupir, elle est morte dans ces bras; et il me reste mon cœur rempli de pitié et d'horreur.
L'Orfeo de Monteverdi est le premier chef-d'œuvre du genre de l'opéra (retrouvez notre analyse, synopsis, présentation des personnages)
Dans une autre version, lyrique, du mythe, Orphée et Eurydice de Gluck, l'héroïne est déjà morte, le serpent a déjà fait son office terrible.
Rendez-vous tous les jours sur Ôlyrix pour notre série lyrique, celle-ci dédiée aux animaux d'opéra.