Les Troyens : Adieu, fière cité
Acte V
Dans le port, un jeune matelot phrygien, Hylas, pense à son pays (« Vallon sonore, Où dès l’aurore »). Panthée prépare le départ des Troyens pour l’Italie : Enée ne peut en effet se soustraire plus longtemps aux volontés divines (« Préparez tout, il faut partir enfin »). Des soldats regrettent déjà les doux temps passés à Carthage (« Par Bacchus ! ils sont fous avec leur Italie »). Mais Enée est pris d’une hésitation, après avoir vu la mort passer sur le visage de Didon lorsqu’il lui a annoncé son départ (« Inutiles regrets !... je dois quitter Carthage »). Les fantômes de Priam, Chorèbe, Hector et Cassandre lui apparaissent alors pour lui rappeler son devoir (« De la sombre demeure, Messager menaçant »). Enée, dès lors, se résout au départ (« Debout, Troyens, éveillez-vous, alerte ! »). Didon, comprenant qu’elle ne le retiendra pas, le maudit et le chasse (« Errante sur tes pas, Sous la foudre qui gronde »).
Didon, désespérée, demande à Anna et Narbal d’implorer Enée de rester quelques jours de plus, mais elle apprend que les navires ont déjà quitté le port. Folle de rage, elle crie vengeance (« Va, ma sœur, l’implorer»). Ayant demandé à rester seule, elle se résout à mourir (« Je vais mourir... »). Elle dit alors adieu à son royaume qu’elle chérit (« Adieu, fière cité »).
Les prêtres de Pluton, ainsi qu’Anna et Narbal, se présentent devant un bûcher élevé pour un sacrifice dédié au dieu des enfers. Les biens laissés par les Troyens doivent en effet y être brûlés (« Dieux de l’oubli, dieux du Ténare »). Didon observe la procession, prédisant qu’un vengeur naîtra sur ses cendres : Annibal. Se saisissant de l’épée d’Enée apportée au bûcher, elle s’en frappe (« Pluton... semble m’être propice »). Mourante, elle a alors la vision de Carthage détruit devant la Rome immortelle. Le peuple laisse éclater sa fureur, premier cri de guerre punique (« Haine éternelle à la race d’Énée ! »).