Aujourd’hui est le Jeudi Gras, six jours avant le début de Carême et le dernier jeudi dans la saison carnavalesque. À Paris, c’était le jour où on sortait le Bœuf-Gras pour la promenade, à Venise on faisait le sacrifice du taureau et des porcs. Remontons à la Renaissance pour découvrir l’œuvre d’Adriano Banchieri qui s’inscrit dans le genre du madrigal, l’antécédent de l’opéra. Initialement, ces « comédies pour les oreilles » comme le Festin du soir de Jeudi Gras n’étaient pas censées être jouées sur scène (de même que les oratorios), mais les interprètes contemporains de plus en plus y ajoutent des mises en scène.

Ce madrigal est en effet une pièce de Commedia dell’arte, un genre théâtral dans l’esprit du carnaval. L’extrait comporte 7 parties, dont on distingue :

 une Mascherata, le chant carnavalesque florentin médiéval ;
 la mauresque (la moresca) qui est une danse carnavalesque très répandue en Europe (surtout au XVIe siècle) qui met en scène la simulation d’une bataille des Européens contre les envahisseurs africains.
 le « contrepoint bestial » où les chanteurs imitent les voix d’animaux en polyphonie.

Adriano Banchieri, Festin du soir de Jeudi Gras
Interprète(s) : Chœur de Radio Suisse de Lugano, Sonatori de la Gioiosa Marca, Diego Fasolis (direction)