Hommage à Montserrat Caballé : le rêve américain
Montserrat Caballé obtient la gloire en 1965, lors de sa première apparition aux États-Unis. La célèbre mezzo-soprano Marilyn Horne, qui devait tenir le rôle-titre de Lucrèce Borgia de Donizetti dans une version de concert au Carnegie Hall, se rend compte que sa grossesse ne lui permet pas d’assurer sa performance. Montserrat Caballé prend la relève au pied levé, malgré son manque de familiarité avec le bel canto. Dans Lucrèce Borgia, elle triomphe dès le premier air. Sa voix s’avère particulièrement adaptée pour ce répertoire, qui est alors en plein renouveau depuis une dizaine d’années, notamment sous l’impulsion de Maria Callas.
Sa tessiture imposante, son agilité dans les aigus, ses legato sans faille et son timbre délicat sont idéaux pour ce répertoire notoirement exigeant. En particulier, sa capacité à tenir les pianissimo dans les aigus est désormais légendaire. C’est donc au bel canto qu’elle reste principalement associée, quoique son répertoire soit l’un des plus étendus qui soient, incluant notamment Verdi, Puccini et Richard Strauss.
Montserrat Caballé chante "Com'é bello" de Lucrezia Borgia au Carnegie Hall le 20 avril 1965 :