Argument
La lune noie Pierrot d'ivresse et de désir. Elle éclaire les fleurs, notamment celle de Colombine qu'il veut cueillir. Elle luit sur le lavoir, mais le blanc du linge passe brutalement au rouge : la musique devient une valse mélancolique et sanglante, furieuse et hystérique, pourrissante. La lune devient même "malade", apportant la mort. La deuxième partie commence dans le noir, avec de sinistres papillons. La lune laisse la place à un soleil, mais éteint. Colombine désespère du retour de Pierrot, du rire, de la blanche lune. Mais Pierrot est attiré par la richesse, le rouge des rubis qu'il veut dérober. Ce rouge et cette envie deviennent une Messe et une Eucharistie sanglantes. Il consomme et se consume avec une "maigre amoureuse au long cou" avant d'imaginer que le croissant de lune devient un sabre qui le décapite, crucifié sur les vers du poème. La troisième partie s'ouvre dans la nostalgie : Pierrot est devenu aussi vieux que ses comédies, il en perd la mémoire. Il torture Cassandre tandis qu'une vieille femme l'admire, amoureuse. Pierrot la rejette tout en jouant du violon. La lune se moque avant d'éclairer le départ de Pierrot, sur son bateau nénuphar. Des souvenirs, ne restent qu'un vieux parfum vaporisé et le spleen au charme brisé.