Argument
Le corps sans vie de Buoso Donati est alongé dans son lit. Autour de lui, ses proches pleurent et prient. Chacun cherche à montrer son grand attachement au défunt (« Povero Buoso ! »). Mais petit à petit, des messes basses se font entendre : on raconte en ville que Buoso aurait légué l’intégralité de sa fortune à des moines. Simone, le plus âgé et respecté, propose alors de vérifier si le testament ne serait pas encore dans la chambre : s’il n’est pas encore en possession du notaire, l'espoir leur resterait permis (« Ma come ? Davvero ? »).
Chacun s’active pour retourner l’appartement, jusqu’à ce que Rinuccio mette enfin la main dessus. En récompense, il demande à pouvoir épouser Lauretta, la fille de Gianni Schicchi. Chacun s’empresse de bénir le mariage, pressé de prendre connaissance du testament (« Il testamento di Buoso Donati »). Rinuccio envoie alors chercher Lauretta et son père.
Alors que chacun lit silencieusement le testament, les visages se décomposent. Puis d’un coup, les proches de Buoso laissent éclater leur fureur, insultant le défunt et les moines bénéficiaires, et éteignant les bougies afin de faire des économies (« Ai miei cugini Zita e Simone ! »). Les larmes coulent alors. Pour de vrai, cette fois !
Rinuccio propose alors de faire appel à Gianni Schicchi, dont la ruse pourrait les sortir d’embarras (« Avete torto ! È fine ! »). Lorsque celui-ci entre avec Lauretta, il est immédiatement surpris de l’affliction de l’assemblée, qui ne peut se justifier par la perte de Buoso que tout le monde détestait. Lorsqu’il comprend qu’ils ont été déshérités, Zita le met dehors avec sa fille, refusant que son fils fasse un si mauvais mariage. Le ton monte, Schicchi refusant que l’on parle de sa fille de cette façon. De leur côté, Lauretta et Rinuccio se jurent fidélité (« Diseredati ! Sì, sì, diseredati ! »).
Alors que Schicchi quitte les lieux, Rinuccio le retient, lui demandant de trouver une solution pour changer le testament. Il refuse d’abord, mais se laisse attendrir par sa fille qui l’implore (« O mio babbino caro »). Il ordonne alors qu’on enlève le corps et les chandeliers et que personne ne soit mis au courant du décès. Mais le médecin arrive pour prendre des nouvelles. Tous prétendent que Buoso va mieux mais qu’il doit se reposer. Il accepte de revenir plus tard lorsque Schicchi imite avec succès la voix du défunt pour le lui demander. Schicchi énonce alors son plan : ils feront venir le notaire et Schicchi, déguisé et imitant la voix de Buoso, réécrira le testament (« Messer notaio, presto »). Tous sont enchantés, et réfléchissent déjà au partage des biens. L’argent et les terres sont aisément répartis mais la maison, la mule et les moulins, les biens ayant la plus grande valeur, posent problème car chacun veut les récupérer. Ils décident alors de s’en remettre à la sagesse de Schicchi. Mais aussitôt, chacun vient essayer de le soudoyer (« Ecco la cappellina ! »). Avant de prendre la place de Buoso, ce dernier rappelle bien la loi à chacun : s’ils étaient découverts, ils seraient tous mutilés et exilés (« Prima un avertimento ! »).
Le notaire arrive. Schicchi fait inscrire la répartition de l’argent et des terres, telle qu’elle a été convenue. Mais au moment d’attribuer la maison, la mule et les moulins, il demande à ce que le fidèle ami de Buoso, Gianni Schicchi, en bénéficie, provoquant la fureur de l’assemblée, à laquelle il doit rappeler à mots couverts les sanctions prévues par la loi s’ils étaient découverts (« Dunque incomincio »). Aussitôt le notaire parti, l’assemblée couvre Schicchi d’insultes, mais celui-ci les chasse : ils sont à présent chez lui (« ladro, furfante, traditore ») ! Seuls restent alors Lauretta, qui dispose enfin d'une dot, et Rinuccio (« Lauretta mia »).