- Artiste lyrique
Biographie
Nicolaj Ghiaurov
https://www.olyrix.com/oeuvres/530/eugene-oneguineLe chanteur basse bulgare Nicolaï Ghiaurov est né à Velingrad le 13 septembre 1929. Son père est le sacristain de l’église locale, dont il intègre très tôt le chœur. Sa passion de la musique se témoigne aussi par son apprentissage de divers instruments, notamment la clarinette, le trombone et le violon. Vers ses dix-huit ans, il commence à jouer dans une troupe de théâtre amateur. Après le lycée, il intègre une école d’officiers réservistes, où il étudie en parallèle la musique. En 1949, enfin déterminé à se tourner vers l’art lyrique afin de conjuguer ses amours de la musique et de la scène, il rentre au Conservatoire National Bulgare à Sofia. L’année suivante, il intègre le Conservatoire de Moscou pour étudier le chant et la direction d’orchestre, où il reste de 1950 à 1955. A la fin de ses études, il présente le rôle de Don Basilio dans Le Barbier de Séville de Rossini, qui lui vaut le Grand Prix du Conservatoire. C’est dans ce même rôle qu’il fait ses débuts scéniques à l’Opéra de Sofia. Le succès est tel que dès 1956, il arrive au Bolchoï, où il débute l’un de ses rôles phares, Méphistophélès dans Faust de Gounod. Deux ans plus tard, il reprend le rôle à Bologne, s’installant en Italie.
Les scènes les plus illustres s’ouvrent à lui une à une. D’abord l’Opéra d’Etat de Vienne en 1957, où il chante Ramphis dans Aïda de Verdi. Ensuite la Scala, en 1960, dans Boris Godounov de Moussorgski, où il incarne le vagabond Varlaam, le tsar étant quant à lui incarné par un autre bulgare, Boris Christoff. Puis les Arènes de Vérone l’année suivante, où il reprend le rôle de Ramphis (Aïda), suivi de Covent Garden en 1962, où il donne le Padre Guardiano dans La force du Destin de Verdi sous la direction de Georg Solti. Quelques années plus tard, en 1965, le Met lui ouvre ses portes, dans le rôle de Méphisto (Faust de Gounod). Et enfin, l’année suivante, il réalise sa première performance d’un autre de ses plus grands rôles, celui de Boris Godounov (le rôle-titre, cette fois), qui plus est pour ses débuts à Salzbourg sous la direction de Karajan. Il en livre une interprétation à la fois sobre et poignante, le jeu de Ghiaurov tranchant avec certaines basses tout en ricanement hystérique et autres gestuelles théâtrales.
Il s’impose ainsi comme l’une des rares basses à avoir la notoriété souvent réservée aux tessitures plus aiguës. Il a chanté quasiment tous les standards du répertoire pour basse, en particulier dans l’opéra russe (Boris Godounov), français (Méphisto dans le Faust de Gounod) et chez Verdi (Philippe II dans Don Carlos). Il a pour deuxième femme la soprano italienne Mirella Freni, avec laquelle il partage la scène à de nombreuses reprises, notamment à Salzbourg en 1975 dans Don Carlos (elle chante Elisabeth) et à Covent Garden dans Faust en 1976 (elle chante Marguerite).
Sa carrière est d’une grande longévité, fait assez fréquent pour les voix de basse, qui mettent longtemps à prendre leur pleine maturité. A soixante ans, il débute encore de nouveaux rôles, comme le Prince Grémine dans Eugène Onéguine de Tchaïkovski, donné au Liceu en 1989, avec sa femme dans le rôle de Tatiana, ou Dossifeï, le chef des Vieux-Croyants dans La Khovanchtchina de Moussorgski à l’Opéra de Zurich en 1991. L’année de sa mort, en 2004, il reprend le rôle dans lequel il fit ses débuts, celui de Don Basilio dans Le Barbier de Séville au Teatro Malibran de Venise. Il meurt le 2 juin 2004 à Modène.
Interview perchée
Lyricographie synthétique
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Nom du compositeur Gioachino RossiniNom de l'Opéra Le Barbier de SévillePersonnage interprété Don Basilio