Le lien qui unit Berlioz à Londres est intime et puissant. Entre 1847 et 1855, le compositeur traverse la Manche à la recherche d'un succès qu'il ne trouve pas en France. Cette année, le Festival a décidé d'en faire son thème : « Berlioz à Londres au temps des expositions universelles ». En 1851, le compositeur assiste à la toute première exposition universelle, ce qui fait écho à ses activités : il est aussi chef d'orchestre, critique musical et ethnographe. Le Royaume-Uni est pour lui une source de passions : il est un fervent admirateur du travail de Shakespeare, et le grand amour de sa vie, Harriet Smithson, est une actrice irlandaise.

Hector Berlioz

Depuis 1994, le Festival Berlioz se tient tous les ans à La Côte-Saint-André, ville de naissance du musicien. Cette année, il coïncidera avec une exposition temporaire du Musée Hector-Berlioz. À l'occasion de cet événement, le public pourra découvrir la cornemuse, et rencontrer les compositeurs présents sur le Festival. Une grande fête baroque sera organisée : ateliers, jeux pour tous les âges et feu d'artifice. Des projections de films classiques britanniques seront également au programme.

Le Festival propose trois concerts de l'Ensemble The King's Consort accompagné de la soprano Berit Solset, dirigés par Robert King, sur des œuvres assurément britanniques (Purcell, Britten et Haendel, entre autres). Un concert de l'Orchestre des Pays de Savoie rendra hommage à Berlioz en interprétant les œuvres que le compositeur a lui-même dirigées au Exeter Hall (comprenant Mozart et Beethoven). Nicolas Chalvin sera à la direction, accompagné de la mezzo-soprano Adèle Charvet. L'Aurora Orchestra de Londres, dirigé par son fondateur, Nicholas Collon, accompagnera le baryton Benedict Nelson sur des mélodies de Britten, Beethoven et Davies. Un hommage sera ainsi rendu à ce dernier, disparu en 2016.

Affiche officielle de l'édition 2017 du Festival Berlioz

La perle lyrique de ce Festival sera certainement l'exceptionnelle Damnation de Faust au Château Louis XI. L'Orchestre Révolutionnaire et Romantique, le Monteverdi Choir et le National Youth Choir of Scotland seront sous la direction de Sir John Eliot Gardiner. C'est la quatrième fois que le grand chef participera au Festival. Il dirigera une distribution époustouflante : Ann Hallenberg (Marguerite), Michael Spyres (Faust), Laurent Naouri (Méphistophélès) et Ashley Riches (Brander).

Sir John Eliot Gardiner (© Sim Canetty-Clarke)

Lors de la dernière soirée du Festival, le public pourra assister au concert « Berlioz Forever ». L'Orchestre Philharmonique de Radio France sera sous la baguette britannique de Sir Roger Norrington, aux côtés de la mezzo-soprano Christine Rice. Ils interpréteront les mythiques Symphonie fantastique et Nuits d'été.

Les enfants seront également à l'honneur lors du Festival. Tout d'abord, un « concert shakespearien » sera donné par le Jeune Orchestre Européen Hector Berlioz, le Chœur Spirito, le Jeune Chœur Symphonique et le Chœur d'Oratorio de Lyon. Ce grand concert regroupant toutes les œuvres de Berlioz inspirées par Shakespeare était un rêve inaccompli du compositeur. François-Xavier Roth sera à la direction des instruments d'époque, accompagnés du grand récitant shakespearien Daniel Mesguich (qui a incarné Berlioz au petit écran). « Le Concert des Enfants » clôturera le Festival, dimanche 3 septembre. Sur scène : 300 enfants issus de différents ensembles (l'Orchestre des Pays de Savoie, le Spirito, le Chœur d'enfants de Lyon, les enfants solistes de la Maîtrise et pré-Maîtrise de la Primatiale Saint-Jean). Ils interpréteront Britten et Berio, accompagnés par Hjördis Thébault (soprano), Isabelle Deproit (alto), Julien Picard (ténor) et Jean-Baptiste Dumora (baryton). Nicole Corti sera à la direction. Cet ultime concert sera suivi d'un bal populaire irlandais.

Clémentine Margaine (© DR)

Les pavillons étrangers seront à l'honneur (Iran, Inde et Chine), le compositeur ayant témoigné de son admiration pour l'Exposition universelle. Sous la baguette de François-Xavier Roth, l'Orchestre Les Siècles et Clémentine Margaine (qui s'est confiée ici à Ôlyrix) interpréteront Berlioz, Saint-Saëns, Ravel ou encore Delibes. Lors de ce concert, le public aura également la chance d'assister à la première mondiale de l'Arabe Jaloux (œuvre de jeunesse de Berlioz, orchestrée par le compositeur Yves Chauris).

« Sur un air irlandais », Douglas Boyd dirigera la mezzo-soprano Antoinette Dennefeld (admirée à Paris dans Cavalleria et Carmen), soutenue par l'Orchestre de Chambre de Paris. Berlioz et Mendelssohn y seront à l'honneur. Ce concert présentera également la première du recueil complet Irlande, 9 mélodies de Berlioz (initiateur de la mélodie française), dans une version orchestrée et arrangée par le compositeur Arthur Lavandier sur commande du Festival.