Va pensiero
En 1842, Verdi est au plus bas. Après des échecs musicaux et la perte de sa famille, il jure de ne plus rien écrire. L’impresario de la Scala de Milan lui fait parvenir un livret adapté du drame d'Auguste Anicet-Bourgeois, Nabuchodonosor. C'est ainsi que s'intitule cet opéra avant de devenir Nabucco en 1844. Il évoque l'épisode biblique de l'esclavage des juifs à Babylone décrit dans l'Ancien Testament.
Nabucco est un succès dès sa première à la Scala de Milan, bien qu'il rompe avec les principes du genre. Dans une Italie sous occupation autrichienne et soumise à une forte censure, le public trouve dans cette histoire un souffle nationaliste qui participe aux prémices du soulèvement des italiens en 1848.
Va pensiero, chœur du troisième acte, est aujourd'hui l'un des airs les plus connus du répertoire, et est considéré comme un hymne à la liberté.
Nabucco, dans une mise en scène d'Elijah Moshinsky au Met, en 2001.
Dix ans après cette représentation, Nabucco reprend sa fonction symbolique lorsqu'à Rome, le chef Riccardo Muti accepte de bisser Va pensiero, après un discours dénonçant les coupes dans le budget de la culture. Silvio Berlusconi, alors encore chef du gouvernement, est présent dans la salle. Dans une émotion palpable, le chœur reprend l'air, accompagné par le public italien, debout.
Va pensiero, repris par le public, dirigé par Riccardo Muti, 2011.
Retrouvez nos précédents épisodes sur le thème de la liberté :
01 - Verdi - Sempre libera
02 - Puccini - E lucevan le stelle