Marie, femme et victime de Wozzeck
Wozzeck d'Alban Berg est souvent considéré comme le premier opéra moderne, en tant que première œuvre maîtresse de la Seconde École de Vienne (comprenant Schœnberg, Berg et Webern qui révolutionnent l'art musical au début du XXe siècle ; la Première École de Vienne ou classicisme viennois regroupait Haydn, Mozart et le jeune Beethoven, autour de Gluck durant la seconde moitié du XVIIIe siècle).
Cet opéra en trois actes de 5 scènes chacun est composé entre 1912 et 1922. L'histoire s'inspire de la pièce de théâtre Woyzeck de Georg Büchner retraçant le drame domestique d'un soldat assassinant sa maîtresse. L’opéra prend ainsi la dimension d’une tragédie humaine, ne dépeignant plus la vie d’un héros mais celle d’un homme commun poussé au meurtre par la violence sociétale.
Marie (Soprano)
Femme de Wozzeck
Personnage fil conducteur, elle est présente avec Wozzeck dans deux scènes de chacun des actes, mais également seule avec son enfant ou le Tambour-Major.
Chantant une berceuse attendrie à son fils, elle est déçue du désintérêt de Wozzeck pour elle et leur enfant. Elle admire le Tambour-Major et ne résiste pas longtemps à ses avances. Elle meurt, poignardée par Wozzeck.
Sa ligne vocale débute avec lyrisme par de nobles et amples intervalles, très douce dans sa berceuse, mais toujours emplie de drame. Son chant est emporté dans des plaintes heurtées et expressionnistes par Wozzeck qui la délaisse, l’ignore puis l’attaque.
Dans son premier Air, Marie (ici interprétée par Hildegard Behrens) referme la fenêtre sur les soldats et chante une berceuse à son fils :
Plongez dans l'univers de Wozzeck et profitez notamment ici de notre compte-rendu récent dédié à sa production Genevoise.